Dictionnaire amoureux des fourmis - Nouveautés mars 2021
Alain Lenoir Mis à jour 07-Avr-2021
A noter qu'il y a sur la page d'accueil du Dictionnaire un moteur de recherche. Vous pourrez vous amuser.. Au 7 avril 2021 Luc Passera bat le record des citations (548).
La fourmi du 1er avril par Apolline Capelle :
Plantu a pris sa retraite du Monde le 1er avril (c'est vrai). Un de ses dessins :
Livres : L’histoire du lion qui voulait être président (2020) - Faunes de fourmis - L'organisation sociale des fourmis (Luc Passera, 1984) - Les émotions cachées des plantes - Une histoire bien secouée -
Divers sur la fourmi : Un transporteur catalan - La montagne des Fourmis Géantes dans les Vosges (88) - Le caviar blanc de Thaïlande - Les fourmis mentales - Dessins de fourmis - Montre Twenty 4 -
Fourmis : Les tournois d'Harpegnathos saltator - Un champignon parasite - La distanciation sociale - Vidéo Camponotus vagus (G. Renaud) - Vidéo d'oecophylles (G. Renaud) - Myrmecoxenus ravouxi - Ectatomma -
Publications : La résistance aux antibiotiques - Les nanoplastiques - Le régime alimentaire du frelon asiatique - Les hydrocarbures du nid du frelon asiatique - Des reines microgynes chez Temnothorax - L'âge ne fait pas la fourmi - L'effet "cher ennemi" chez les fourmis Azteca - Une nouvelle fourmi invasive Plagiolepis invadens - Des fourmis Cataglyphis blessées - La prédation par les fourmis Temnothorax - Vidéos sur les abeilles dans la ruche - Le cerveau des fourmis - Le coût des espèces invasives -
Personnes : Luc Passera, myrmécologue toulousain (Info-OPIE-Midi-Pyrénées-n39-2014-15) - Nathalie Stroeymeyt - Caroline Birer et Interview - Johanna Clémencet - Ronara Ferreira - Nicolas Châline - Olivier Delattre - Thèse Christophe Lucas - Thèse Axel Touchard - Mathieu Molet - Julien Serres avec Interview - Julien Foucaud - Matilde Sauvaget - Renée Fénéron - Luc Passera aux P'Tits bateaux de France Inter - Marie-Claire Cammerts -
Le blob à la conquête de l'espace (Audrey Dussutour n'y va pas...)
Une image de La science en image de mars 2021 sur les perturbateurs endocriniens :
"Avec
Une histoire bien secouée, Corinne Dreyfuss propose une nouvelle expérience
de lecture conçue autour d’un principe narratif, graphique et/ou
sonore. Elle met en place un dispositif qu’elle exploite sans trop l’étirer,
et la brièveté de l’album permet de profiter pleinement
de l’aspect ludique et particulièrement efficace de l’idée
à l’origine de ce livre sans jamais se lasser.
Mettant en scène une invasion de fourmis, elle s’adresse directement
au lecteur pour l’inviter à manipuler le livre et se débarrasser
des petites bestioles qui grimpent partout, toujours plus nombreuses. Elle engage
ainsi une forme de complicité, car l’histoire du livre (la vraie,
celle de l’expulsion des fourmis) ne saurait prendre sans réelle
participation du lecteur. De fait, on se prête facilement au jeu, et avec
plaisir. Le divertissement fonctionne encore mieux à deux et engendre
une autre forme de lecture : le livre devient un terrain de jeu ouvert à
l’exploration où l’on réagit physiquement aux images
qui apparaissent, avec autant d’intensité que l’on souhaite
se prendre à cette farce. D’autant que chaque action réalisée
trouve des échos ou des conséquences graphiques sur les pages
suivantes, augurant de séduisantes compositions décomposées
faites de mots éparpillés ou surimprimés.
Une histoire bien secouée est un livre ludique aussi simple qu’exaltant,
une expérience de lecture des plus divertissantes."
Guide pour l'identification des principales espèces de fourmis de Suisse (CSCF Neuchâtel 1994). "Ce guide est consacré à la faune myrmécologique de Suisse. Les espèces les plus importantes, une soixantaine, sont décrites et illustrées par les dessins originaux de l'auteur. Les clés de détermination et les traits caractéristiques des espèces sont en français et allemand. Une liste des espèces en danger et un lexique trilingue complètent cette publication."
Avec un diaporama. Les fourmis sont des oecophylles. Ce que l'on mange ce ne sont pas les oeufs mais les larves et nymphes. Voir Fourmis comestibles
En plus un poème déjà publié en 2020 : Le caviar blanc de Thaïlande
Selon Dupont-Besnard : "« La distanciation sociale est une conséquence naturelle de la maladie chez les animaux, qu’ils soient humains ou non », confirme une vaste étude parue le 5 mars 2021 dans Science, pour laquelle se sont associés des épidémiologistes et des biologistes spécialisés dans l’évolution. Comprendre ces réactions naturelles et leur impact sur la transmission des agents pathogènes « fournis un aperçu épidémiologique de nos propres réponses aux défis de la pandémie ». On trouve une mécanique d’auto-isolement volontaire chez plusieurs espèces. Il y a d’abord l’auto-isolement dit passif, une « composante du comportement face à la maladie, qui se produit lorsqu’un individu malade réduit directement ou indirectement ses contacts avec les autres tout en restant au sein du groupe ». Chez des abeilles infectées par un virus, cela peut se traduire par l’arrêt du partage de la nourriture ; chez les chauves-souris, il s’agit d’un coup d’arrêt au toilettage mutuel. Ensuite, il y a l’auto-isolement dit actif : « Les animaux humains et non humains potentiellement infectieux s’éloignent parfois activement des autres, empêchant ainsi les individus susceptibles [à l’infection] d’interagir avec eux ». Certaines fourmis infectées par un pathogène vont passer la majeure partie de leur temps à l’extérieur, en dehors de la fourmilière, ce qui limite les risques de diffuser l’infection dans le nid. Il existe au sein de quelques espèces d’insectes un isolement forcé, voire agressif, notamment chez certaines abeilles où l’individu infecté est trainé de force en dehors de la ruche pour être exclu. Ce n’est pas systématique, et de tels comportements n’ont pas été observés chez des mammifères. Quid des soins prodigués aux individus malades ? L’humanité n’est pas la seule espèce à prendre soin des autres. Cette réaction sanitaire se retrouve tout particulièrement chez les insectes eusociaux — fourmis, termites. Des individus « soignants » éliminent physiquement ou désactivent chimiquement les spores fongiques infectieuses chez leurs compagnons contaminés, « ce qui diminue le risque d’infection pour ces derniers mais augmente également leur propre risque d’infection ». D’ailleurs, on retrouve chez les fourmis noires des jardins une organisation aussi complexe que fascinante pour isoler les individus contaminés, les soigner, tout en prenant en compte les risques d’infection chez les fourmis soignantes. Les fourmis se subdivisent en groupes distincts afin d’éviter la transmission du pathogène d’un groupe à l’autre. Les fourmis infectées sont isolées dans un cocon bien à part. Puis les soignantes viennent les aider. Mais les fourmis infectées et soignantes n’ont aucun contact avec les fourmis butineuses (les ouvrières essentielles à la survie de la fourmilière). « Cette réaction précoce à l’échelle de la colonie réduit probablement le risque d’épidémie en limitant la transmission accidentelle par des porteurs asymptomatiques. »"
Voir aussi
interview de Nathalie Stroeymeyt à la BBC (infos.israel.news 2021)
"Il s’avère que les humains ne sont pas les seuls à
se distancer socialement en cas de pandémie, tout comme les fourmis,
selon un chercheur de l’Université de Bristol dans une émission
spéciale télévisée BBC Two. La scientifique Nathalie
Stroeymeyt a découvert que les fourmis utilisent la distanciation sociale
pour réduire la menace de propagation de maladies dans leurs colonies.
Stroeymeyt a utilisé la technologie informatique pour suivre les mouvements
des fourmis dans une colonie dans laquelle certains membres étaient infectés
par une maladie fongique. Il a découvert que les fourmis malades réduisaient
le temps qu’elles passaient à l’intérieur du nid pour
éviter l’infection. Les fourmis malades se sont également
socialement distancées des fourmis saines pour ralentir la propagation.
Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science.
Les travaux du programme de recherche seront diffusés sur BBC Chris Packham
Animal Einsteins, disponible sur iPlayer BBC. « Les fourmis ont développé
des réponses extrêmement rapides et efficaces aux agents pathogènes
infectieux, réduisant considérablement le risque de propagation
de l’épidémie au sein de leurs colonies », a déclaré
Stroeymeyt lors de son interview dans l’émission. «En réorganisant
leur réseau social dans les heures suivant le premier contact avec l’agent
pathogène, ils minimisent le risque que quelqu’un devienne gravement
malade à cause de la maladie et minimisent les voies de transmission
à la reine et aux jeunes ouvrières, qui sont les plus importantes
à long terme. », a-t-il déclaré. En résumé,
les fourmis sont parfois plus intelligentes que les humains qui ne comprennent
pas après un an de pandémie, ce que veut dire la « distanciation
sociale »… " Ecouter https://www.bbc.co.uk/sounds/play/m000pffm
du 17 nov 2020.
- Dupont-Besnard,
M. (2021) La distanciation physique, l’isolement et le soin existent aussi
chez les animaux. numerama.com 9 mars 2021. (Lien)
- Stockmaier, S., N. Stroeymeyt, E. C. Shattuck, D. M. Hawley, L. A. Meyers
and D. I. Bolnick (2021). Infectious diseases and social distancing in nature.
Science 371(6533): eabc8881. doi: 10.1126/science.abc8881. Pdf
- infos-israel.news (2021)
Étude scientifique : les fourmis sont socialement distantes lors des
pandémies. (Lien)
Et de jolis dessins de fourmis
Publications
- La
résistance aux antibiotiques : avec des niveaux de contamination
très bas la résistance aux antibiotiques peut malgré tout
s'accroître avec toutes les conséquences sur la santé humaine.
Un revue de 40 publications entre 1999 et 2018 en Europe, Asie et Amérique
du Nord a permis de détecter 39 antibiotiques différents dans
l'eau et les sédiments. La demi-vie des antibiotiques dans l'environnement
est en moyenne de 2 à 110 jours. Il est urgent d'arrêter l'utilisation
des antibiotiques en agriculture. Voir
Plus
- Science for Environment Policy (2021) Antibiotics: even
low levels found in the environment might drive resistance. 557 3 march. Pdf
- Chow, L. K. M., T. M. Ghaly and M. R. Gillings (2021). A survey of sub-inhibitory
concentrations of antibiotics in the environment. Journal of Environmental Sciences
99: 21-27. doi: https://doi.org/10.1016/j.jes.2020.05.030.
- Les
nanoplastiques de polystyrène (moins de 100 nanomètres)
sont de plus en plus fréquents dans les eaux usées, jusqu'à
1189 microgrammes / litre).
Cela diminue significativement la dépollution aux
nitrates par des plantes. Voir Plastiques
- Science for Environment Policy (2021). Nanoplastics may reduce efficacyof
constructed wetlands for water treatment. DG Environment n°557 Pdf
- Yang, X., Q. He, F. Guo, X. Sun, J. Zhang, M. Chen, J. Vymazal and Y. Chen
(2020). Nanoplastics Disturb Nitrogen Removal in Constructed Wetlands: Responses
of Microbes and Macrophytes. Environmental Science & Technology 54(21):
14007-14016. doi: 10.1021/acs.est.0c03324.
-
Le régime alimentaire du frelon asiatique
a été étudié dans le sud-ouest. Les boulettes de
proies ont été analysées à l'aide de barcodes. Le
frelon se révèle être un prédateur généraliste
chassant bien sûr les abeilles (38%), des mouches (30%), des guêpes
sociales (20%) et au total 159 espèces identifiées. Cela représente
11,3 kg de biomasse d'insectes en une saison. Donc attention à l'utlisation
de pièges non sélectifs qui ont un impact important sur l'entomofaune
sauvage (Rome et al 2021). Voir Frelon
asiatique
- Rome, Q., A. Perrard, F. Muller, C. Fontaine, A. Quilès, D. Zuccon
and C. Villemant (2021). Not just honeybees: predatory habits of Vespa velutina
(Hymenoptera: Vespidae) in France. Ann. Soc. Entomol. France (N.S.): 1-11. doi:
10.1080/00379271.2020.1867005.
-
Les hydrocarbures du nid du frelon asiatique.
Les hydrocarbures se retrouvent dans les matériaux du nid et sont marqueurs
de l'identité coloniale. Voir Hydrocarbures
- Haouzi, M., J. Gévar, A. Kahlil and E. Darrouzet (2021).
Nest structures display specific hydrocarbon profiles: insights into the chemical
ecology of the invasive yellow-legged hornet Vespa velutina nigrithorax. Chemoecology.
doi: 10.1007/s00049-021-00343-7.
-
Des reines microgynes chez Temnothorax rugatulus.
Elles ne sont pas parasites mais simplement reproductrices. On avait déjà
observé des microgynes chez Manica
rubida, mais sans pouvoir conclure sur leur statut.
- Choppin, M., S. Graf, B. Feldmeyer, R. Libbrecht, F. Menzel
and S. Foitzik (2021). Queen and worker phenotypic traits are associated with
colony composition and environment in Temnothorax rugatulus (Hymenoptera: Formicidae),
an ant with alternative reproductive strategies. Myrmecological News 31: 61-69.
doi: 10.25849/myrmecol.news_031:061.
-
Lenoir, A., S. Devers, P. Marchand, C. Bressac and R. Savolainen (2010). Microgynous
queens in the Paleartic ant, Manica rubida: Dispersal morphs or social parasites?
Journal of Insect Science 10: 17. Pdf
- L’âge
ne fait pas la fourmi, letemps.ch du 16 mars 2021. Sur Camponotus
fellah
"Contrairement aux idées reçues, l’âge d’une
fourmi ne définit pas son passage d’un rôle à l’autre
dans la colonie. Le processus serait aléatoire, selon une étude
d’un groupe de biologistes de l’Université de Lausanne. Le
succès écologique des insectes sociaux, comme les fourmis, est
lié à la division très particulière du labeur au
sein des colonies. Jusqu’à maintenant, les scientifiques pensaient
que l’âge d’une fourmi définissait ses transitions
d’un travail à l’autre. Laurent
Keller, professeur au Département d’écologie et évolution
de l’Université de Lausanne, et son équipe ont découvert
que ce processus était en réalité aléatoire. Dans
une colonie, les fourmis les plus jeunes – appelées nourrices –
restent dans la fourmilière et veillent sur la reine et les larves. Les
plus âgées, dites fourragères, s’occupent de la recherche
de nourriture à l’extérieur. Entre deux, il y a une phase
de transition, où les ouvrières oscillent entre nourrices et fourragères.
C’est cette période de la vie des fourmis qui a intéressé
l’équipe de biologistes lausannois." Voir
Division du travail.
Article
original :
- Richardson, T. O., T. Kay, R. Braunschweig, O. A. Journeau, M. Rüegg,
S. McGregor, P. D. Los Rios and L. Keller (2021). Ant behavioral maturation
is mediated by a stochastic transition between two fundamental states. Current
Biology. https://doi.org/10.1016/j.cub.2020.05.038.
L'effet
"cher ennemi" démontré chez les fourmis
arboricoles Azteca au Brésil
(Viçosa). Entre colonies voisines on peut avoir les effets inverses comme
"cher ennemi" ("DE dear enneny") où l'on
est moins agressif envers les voisins connus, ou au contraire "méchant
ennemi" (NN nasty-neighbor effect) où l'on est plus agressif
envers les voisins. Chez les Azteca, le profil global des hydrocarbures
cuticulaires n'est pas lié à l'agression, mais ce sont les alkanes
méthylés qui sont responsables de la reconnaissance. Voir Reconnaissance
coloniale
- Camarota, F., R. Campos and D. Vidal (2021). The
dear enemy effect drives conspecific aggressiveness in an Azteca/Cecropia system.
Scientific Reports. doi: 10.1038/s41598-021-85070-3.
Une
nouvelle fourmi invasive
selon Seifert : Plagiolepis invadens dans le groupe P. schmitzii.
Une super-colonie dans un jardin en Allemagne et qui envahit la maison en 2016.
On se demande où l'on va, il y a de plus en
plus d'espèces invasives... Voir Fourmis
invasives
- Seifert, B. (2020). Revision of the Plagiolepis schmitzii group with description
of Pl. invadens sp. nov. - new invasive supercolonial species (Hymenoptera:
Formicidae). Dtsch. Entomol. Z. 67: 183-196.
Des
fourmis blessées observées sur le terrain. Chez
Cataglyphis niger en Israël, les fourmis blessées sont
fréquentes, on en observe 9%. Les auteurs ont testé 3 goupes :
ablation d'une ou deux pattes, d'une antenne et témoins. Leur survie
est plus faible mais elles sont aussi efficaces dans la récolte de nourriture
à la fois dans une arène et dans un labyrinthe.
Pas de problèmes d'éthique avec une revue
anglaise ?? Les auteurs ne signalent pas de comportement
de secours comme cela
a pu être observé sur des fourmis enterrées par Elise
Nowbahari ou sur les Megaponera
analis (fourmi matabele)
par Erik
Frank.
- Gilad, T., A. Dorfman, A. Subach and I. Scharf (2021). Leg or antenna injury
in Cataglyphis ants impairs survival but does not hinder searching for food.
Current Zoology. doi: 10.1093/cz/zoab027.
Vidéos
sur les abeilles dans la ruche
Article très intéressant
avec de belles vidéos et des découvertes originales.
Flicage en douceur selon Alain Fraval : "Elles se croyaient, les ouvrières,
hors de portée des caméras de surveillance, vaquant à leurs
plus intimes et secrètes occupations, dans le noir absolu. C'était
sans compter sur la curiosité – la soif de découvertes –
des apidologues. Paul Siefert, Nastasya Buling et Bernd Grünewald, de l'université
Goethe (Allemagne), ont construit un système d'observation et d'enregistrement
vidéo brisant tout mystère. En découpant un nid d'Abeille
mellifère en tranches et en les plaquant contre une vitre, en éclairant
en lumière rouge, ils sont parvenus à voir exactement et précisément
ce à quoi les ouvrières passent leur temps. Sans provoquer la
moindre récrimination ni perturber leur comportement.
Éclosion, pouponnage, construction et réparation des cellules,
toilettage, nettoyage des surfaces et… cannibalisme, soit la dévoration
des larves mal venues ou malades. Même la reine s'est laissée filmer
en train de pondre.
Ont été découverts par cette manip la trophallaxie ouvrière-larve
(bouche à bouche entre la nourricière et la nourrie) et la préparation
du meilleur confort thermique pour les embryons en développement, qui
avaient échappé jusque-là aux apidologues." (Epingle
1302, 2021).
- Siefert, P., N. Buling and B. Grünewald (2021). Honey bee behaviours within the hive: Insights from long-term video analysis. PLOS ONE 16(3): e0247323. doi: 10.1371/journal.pone.0247323.
- de Vevey, M. (2021)
Ces fourmis organisent des tournois pour déterminer leurs nouvelles reines.
sciencesetavenir.fr 24 février 2021. Lien
- Opachaloemphan, C., G. Mancini, N. Konstantinides, A. Parikh, J. Mlejnek,
H. Yan, D. Reinberg and C. Desplan (2021). Early behavioral and molecular events
leading to caste switching in the ant Harpegnathos. Genes & Development.
doi: http://www.genesdev.org/cgi/doi/10.1101/gad.343699.120.
Le
coût des espèces invasives
Gros travail sur le coût des invasions biologiques
animé par Franck
Courchamp publié dans Nature (Diagne et al 2021) sur la
littérature en anglais et Science of the Total Environment sur la littérature
dans des langues autres que l'anglais par Elena
Angulo (Angulo et al 2021). Voir Fourmis
invasives.
Sur le premier article, selon Pham (2021) : "Une étude
chiffre les dégâts causés par les espèces envahissantes
à près de 1300 milliards de dollars pour ces 40 dernières
années. Introduites volontairement ou non par l’homme dans un nouveau
milieu, les espèces envahissantes sont des espèces exotiques qui
deviennent nuisibles dans leur nouvel habitat, explique au HuffPost Franck Courchamp,
co-auteur de l’étude et directeur de recherche au CNRS. Et
de plus en plus d’invasions d’espèces surviennent, déclare
le chercheur. En cause d’abord, la croissance des échanges de marchandises
qui accompagnent l’accélération de la mondialisation. “Une
espèce invasive de fourmis peut voyager avec des plantes ornementales,
des larves de poissons peuvent être introduites dans les eaux de ballast
des navires”, avance Franck Courchamp. Le réchauffement climatique
joue également un rôle, en facilitant la survie d’espèces
importées de régions plus chaudes du globe." "Aux Etats-Unis,
rien que les attaques des fourmis de feu entraînent une centaine de milliers
d’hospitalisations et 100 décès par an, pour un coût
annuel de 6 milliards de dollars." Voir aussi Thiberge dans
Le Monde du 31 mars 2021 : "les chercheurs ont épluché
plus de 850 articles scientifiques... près de 1 300 milliards de dollars
(1 108 milliards d’euros) auraient été perdus en l’espace
de quarante ans... Mais ce chiffre pourrait n’être que la partie
immergée de l’iceberg. « Ce coût global est très
largement sous-estimé, explique Franck Courchamp. Plus de 90 % des espèces
envahissantes ne sont pas encore évaluées. »"
En ce qui concerne la littérature dans 15 langues autres que l'anglais, c'est très impressionnant, il y encore plus de données (2550 vs 2306 pour les coûts), cela ajoute 249 espèces invasives et 15 pays non encore répertoriés, cela accroit le coût de 16,6%. La langue la plus utilisée est l'espagnol, le français ensuite, l'arabe pas du tout ! Il apparait que la littérature en anglais introduit des biais dans tous les domaines, par exemple le coût en Europe est très sous-évalué.
Avec une petite vidéo sur Youtube :
- Angulo, E., C. Diagne,
L. Ballesteros-Mejia, T. Adamjy, D. A. Ahmed, E. Akulov, A. K. Banerjee, C.
Capinha, C. A. K. M. Dia, G. Dobigny, V. G. Duboscq-Carra, M. Golivets, P. J.
Haubrock, G. Heringer, N. Kirichenko, M. Kourantidou, C. Liu, M. A. Nuñez,
D. Renault, D. Roiz, A. Taheri, L. N. H. Verbrugge, Y. Watari, W. Xiong and
F. Courchamp (2021). Non-English languages enrich scientific knowledge: The
example of economic costs of biological invasions. Science of The Total Environment:
144441. doi: https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.144441. Pdf
- Diagne, C., B. Leroy, A.-C. Vaissière, R. E. Gozlan, D. Roiz, I. Jaric,
J.-M. Salles, C. J. A. Bradshaw and F. Courchamp (2021). High and rising economic
costs of biological invasions worldwide. Nature. doi: 10.1038/s41586-021-03405-6.
- Pham, Q. (2021) Les espèces invasives, fléau méconnu
qui coûte des milliards. huffingtonpost.fr
31 mars 2021.
- Thiberge, C. (2021)
Les invasions biologiques coûtent cher à l’humanité.
lemonde.fr
31 mars 2021.