Ronara de Souza Ferreira-Châline
Mis à jour 21-Mar-2021
Thèse : Diversité Cryptique, Bioacoustique et Interactions Intra et Interspécifiques dans le Complexe d’Espèces Primitives Néotropicales Pachycondyla apicalis (Hymenoptera : Formicidae : Ponerinae). Sous la direction de Dominique Fresneau (2010).
Professeur Université de São Paulo, Laboratório de Etologia, Ecologia e Evolução dos Insetos Sociais (Directeur Nicolas Châline). Travaille sur les scarabeinae (dung beetles).
Résumé :
La région Néotropicale abrite une extraordinaire diversité
biologique, dont une grande partie encore non identifiée. En outre, parmi
les espèces déjà inventoriées, plusieurs groupes
sont soumis à des classifications imparfaites. Ceci est particulièrement
dû à l'existence d'espèces cryptiques formant des complexes
d'espèces qui empêchent l’évaluation correcte de la
biodiversité. Les fourmis primitives du complexe Pachycondyla apicalis
sont un bon exemple de ce fait et leur taxonomie n’est pas consensuelle.
Etant donné que l'identification exacte des espèces est essentielle
à la fois à la recherche dans tous les domaines de la biologie
et à la conservation de la biodiversité, l’un des objectifs
premiers de ce travail a été la détermination de la diversité
cryptique au sein de ce complexe d’espèces. L’étude
des organes producteurs de son et des signaux stridulatoires ont démontré
que ces espèces morphologiquement semblables possèdent des différences
spécifiques nettes dans leurs systèmes de communication acoustique
respectifs. Les résultats acoustiques ont été corroborés
par des analyses moléculaires, confirmant ainsi que la bioacoustique
est un outil potentiel pour la détermination des espèces cryptiques
dans ce groupe de fourmis. Ce résultat est la première indication
d'un tel degré de spécialisation dans les signaux stridulatoires
des fourmis, ce qui suggère que les stridulations peuvent présenter
un rôle encore plus important dans la vie de ces espèces. Bien
qu’indiscernables pour l'œil humain, ces espèces cryptiques
sont évidemment dissemblables les unes des autres. De ce fait, nous avons
pu au travers d’études bioacoustiques, génétiques,
chimiques, écologiques et comportementales caractériser des éléments
de la biologie de ces espèces pouvant être considérés
comme indicateurs de l’espèce, et ceci également dans le
but de mieux comprendre les interactions intra- et interspécifiques dans
ce groupe d’espèces phylogénétiquement proches.