Dictionnaire amoureux des fourmis - Nouveautés juin 2021
Alain Lenoir Mis à jour 13-Jul-2021
Divers : Une histoire de fourmis agressives - Abeilles et Covid - Une exposition de fourmis de Nicolas ERES à L'Isle-sur-la-Sorgue - Biodiversité - Fourmi de décoration - Sculptures Allan Drummond - Exposition : Le peuple du silence - Intelligence des insectes - Vin - Fourmis de Marc Georgeault - Le blob de Thomas Pesquet - Les fourmis du peintre Gastion Thierry -
Fourmis : Tapinoma magnum - Fourmilière de Formica rufa - Strumigenys - Fourmis envahissantes en Espagne - Fourmis et antibiotiques - Cytogénétique d'une fourmi Acromyrmex parasite - Le rôle de levures chez Camponotus - Fourmis et cancer - Cardiocondyla elegans - Encore les fourmis invasives -
Publications : Hydrocarbures des insectes dans les musées - Abeilles et microplastiques - Le rôle de levures chez Camponotus - Fourmis fossiles - L'alimentation des anémones de mer - Division du travail - Comment rester jeune ? - Thomas Parmentier et les myrmécophiles - Insectes sociaux et cancer -
Vidéos : de G. Renaud : Pheidole pallidula - Tetramorium - et aussi Tapinoma magnum à Saragosse -
Livres : La fourmi, l'oiseau et le vaste monde - Juan Hormiga - Petit ours brun - Les plastiqueurs - Desert Navigator -
Chercheurs : Kenzy Pena-Carillo et Interview - Martin Quque - Laurent Péru - Cédric Chény et Interview - voir aussi la liste des myrmécologues sur Antwiki - Benoît Jahyny - Asociación Ibérica de Mirmecología - Podcast de Laurent Keller
Spectacles : Société En Chantier -
Films : Minuscule : La vallée des fourmis perdues - 100 questions sur les fourmis (rappel) -
Nouveautés sur la pollution - Dérèglement climatique et Covid -
Une autre, des Atta à l'Exotic Park (Lescar, près de Pau) :
Et juste une petite séquence : Dans le film "Le procès de l'herboriste" (d'Agnieszka Holland, 2020) dans les années 1930 et 1940, Jan Mikolasek est un guérisseur miraculeux, mais homosexuel amoureux de son assistant. On les voit tous deux nus au milieu d'une prairie, et tout d'un coup l'assistant se relève mordu par des fourmis...
"Au revoir l'artiste" sur le site de l'auteur :
La peinture entière par Christine Errard (juillet 2021) :
De quelle espèce s'agit-il ? A suivre..
Rappel sur les vidéos
de Claude Lebas
le 3 Juillet 2021.
"On croit
tout savoir sur les fourmis. Les questions les plus simples peuvent s'avérer
compliquées. Il y a ce qu'on observe : le comportement, la morphologie,
l'écologie. Mais l'anatomie n'est pas toujours évidente. Voici
le lancement d'un site avec les 100 questions et leurs réponses illustrées
par des photos, des films et des articles scientifiques pour faire foi.
Si les vidéos sont
toutes réalisées, la parution sera étalée dans le
temps. Et d'ici là... un belle surprise pour finaliser mes recherches
depuis un an et demi."
"Les fourmis sont l'hôte privilégié d'un parasite qui fait froid dans le dos. Les champignons du genre Ophiocordyceps « zombifient » les fourmis, les forçant à quitter leur colonie pour se rendre au sommet d'une feuille, là où elles sont très vulnérables, pour que le parasite diffuse ses spores dans le vent. De manière générale, les cordyceps utilisent le corps des insectes pour se nourrir et se reproduire. Bon nombre de fourmis, coléoptères, chenilles, criquets, mais aussi les araignées peuvent être infectés et voient leur comportement changer. Un duo franco-américain a découvert récemment une toute nouvelle espèce de cordyceps, non pas dans la forêt, mais préservée dans de l'ambre ! La fourmi, visiblement du genre Camponotus, a été figée dans l'ambre alors qu'un Allocordyceps bourgeonnait de son rectum, il y a entre 35 et 55 millions d'années. C'est le cas le plus ancien d'une fourmi infectée par un champignon connu."
- Poinar, G. and Y.-M. Maltier (2021). Allocordyceps baltica gen. et sp. nov. (Hypocreales: Clavicipitaceae), an ancient fungal parasite of an ant in Baltic amber. Fungal Biology. doi: https://doi.org/10.1016/j.funbio.2021.06.002.
Un vin Crianza (merci Xim Cerdá) : (voir Vins)
Un article du site Adoxa "5 expériences prouvant que les invertébrés sont beaucoup plus conscients que nous le pensons". Article qui reprend les expériences sur l'intelligence animale et en particulier les travaux de Marie-Claire Cammaerts sur la reconnaissance des fourmis devant le miroir.
- Booher D.B. and Hoenle P.O. (2021). A new species group of Strumigenys (Hymenoptera, Formicidae) from Ecuador, with a description of its mandible morphology”. ZooKeys. DOI: 10.3897/zookeys.1036.62034
Le
rôle des mycorhizes
(champignons et bactéries) apparait de plus en plus fondamental dans
les écosystèmes et la recherche de nouvelles variétés
de plantes (Rosier 2021).
Rosier, F. (2021). Les racines du futur. Le Monde. 2 juin
2021. p.20-21.
Le
déni des réalités scientifiques
qui a le plus de succès est celui du déclin de la biodiversité
et en particulier celui des insectes.
Il faut rappeler que la biomasse d'insectes volants dasn
une soxantaine de zones protégées en Allemagne est de 75% entre
1989 et 2016. Un autre exemple est celui des monarques qui
ont chuté de 99,9% sur la côte ouest américaine depuis 1980.
Et de grandes revues publient des études relativisant toutes les données
de chute de la biodiversité et que l'effondrement de l'entomofaune est
très exagéré... (voir Déclin
des insectes)
Foucart, S. (2021). L'aube du "biodiversité-scepticisme". Le
Monde. 23-24-25 mai 2021. p.34.
Voir aussi
- Mouterde, P. (2020). Le délicat calcul du déclin des vertébrés.
Le Monde. 16 décembre 2020. p.7.
- Mouterde, P. (2021). En France, 30% d'oiseaux en moins en trente ans. Le Monde.
1er juin 2021. p.11.
"A world-renowned researcher of animal behavior reveals the extraordinary orienteering skills of desert ants, offering a thrilling account of the sophisticated ways insects function in their natural environments. Cataglyphis desert ants are agile ultrarunners who can tolerate near-lethal temperatures when they forage in the hot midday sun. But it is their remarkable navigational abilities that make these ants so fascinating to study. Whether in the Sahara or its ecological equivalents in the Namib Desert and Australian Outback, the Cataglyphis navigators can set out foraging across vast expanses of desert terrain in search of prey, and then find the shortest way home. For almost half a century, Rudiger Wehner and his collaborators have devised elegant experiments to unmask how they do it. Through a lively and lucid narrative, Desert Navigator offers a firsthand look at the extraordinary navigational skills of these charismatic desert dwellers and the experiments that revealed how they strategize and solve complex problems. Wehner and his team discovered that these insect navigators use visual cues in the sky that humans are unable to see, the Earth's magnetic field, wind direction, a step counter, and panoramic "snapshots" of landmarks, among other resources. The ants combine all of this information to steer an optimal course. At any given time during their long journey, they know exactly where to go. It is no wonder these nimble and versatile creatures have become models in the study of animal navigation. Desert Navigator brings to light the marvelous capacity and complexity found in these remarkable insects and shows us how mini brains can solve mega tasks."
Selon https://elsewhereeditions.org/books/juan-hormiga/
:
"Juan Hormiga, the greatest storyteller of his entire anthill, loves
to recount his fearless grandfather’s adventures. When Juan and his fellow
ants gather around for story time, he hypnotizes all with tales of his grandfather’s
many exploits – including his escape from an eagle’s talons and
the time he leapt from a tree with just a leaf for a parachute. When he’s
through telling these tales, Juan loves to cozy up for a nice long nap. He’s
such a serious napper that he takes up to ten siestas every day! Though well
loved by his ant friends, Juan decides telling tales and sleeping aren’t
quite enough for him – it’s time to set off on his own adventure.
With whimsical, irresistible illustrations, Juan Hormiga affirms the joys of
sharing stories, and of creating your own out in the world."
Hélas, Martin Giurfa n'a pas du tout participé à cette recherche. Dans son mail du 7 juin 2021 il écrit "Dans cet article il est dit que ce test de détection de COVID par les abeilles a été "mis au point avec l’aide des universités Paul-Sabatier de Toulouse et de Wageningue (Pays-Bas)". Sachant que nous sommes la seule équipe à Paul Sabatier travaillant sur l'apprentissage et la perception olfactive des abeilles, il ne peut s'agir que de nous. Science et Avenir a d'ailleurs ecrit à plusieurs reprises sur nos travaux. Dans ce contexte, je tiens à démentir fermement notre implication dans cette initiative qui se situe a la limite de l’éthique des pratiques scientifiques. En effet, ce travail a été largement diffusé dans la presse et ce qui étonne dans le journalisme scientifique, c'est que personne ait pris la peine de regarder si le travail avait été validé par une publication scientifique. C'est particulièrement étonnant et décevant dans le cas de Science et Avenir. Aucune publication valide ce travail. On a donc fait du tapage médiatique pour annoncer quelque chose qui n'a pas suivi la démarche de validation que tout résultat demande, surtout quand des problématiques de santé sont en jeu. Ceci est confirmé par le scientifique hollandais de Wagueninge que j'ai contacté à ce sujet. Le porteur de cette initiative , M. Aria Samini (entreprise Bee Sense), est venu à Toulouse il y a 6 ans et a essayé de se joindre à notre équipe en tant que doctorant sans succès. C'est le seul lien qui peut être cité nous concernant. Je tiens donc à que notre nom soit des-associé d'une initiative dont la crédibilité nous parait questionnable; je vous demande de rectifier les informations que vous avez publié."
Résumé
de l'éditeur : "Il était une fois une fourmi qui vivait
dans le salon bourgeois d'humains voyageurs.
Elle-même a fait plusieurs fois le tour du globe posé sur la table.
Très fière, elle organise des conférences pour raconter
ses voyages. Mais la fourmi n'a pas grand succès. C'est un oiseau qui,
passant là par hasard, fera office de spectateur. La fourmi, bien orgueilleuse,
oblige l'oiseau à l'écouter. Elle s'étale en détails
géographiques, se vante de ses voyages en empruntant aux photographies
du salon son récit d'aventure. L'oiseau qui parcourt vraiment le monde
commence à s'énerver, pour qui se prend-elle à la fin ?
Ça va barder !
Cet album nous embarque loin de la fable classique, grâce au ton théatral
des deux acteurs et aux dessins résolument contemporains de l'illustratrice."
Selon le site du Point (12 juin 2021) "Dans un salon bourgeois, une fourmi altière / Chante son périple autour du globe terrestre… » Ainsi débute cet album malicieux, bel objet tout en hauteur, qui revisite à sa façon l'esprit des Fables, à l'heure où l'on célèbre l'anniversaire des 400 ans de la naissance de La Fontaine ! Niels Thorez imagine les fanfaronnades d'une minuscule fourmi qui, parce qu'elle arpente le globe terrestre qui décore une belle demeure, s'imagine avoir fait le tour de la planète. Pire : elle clame ses exploits à qui veut l'entendre, quitte à contraindre un oiseau de passage, excédé, à écouter ses beaux discours… Mal lui en prend, car le volatile ne manque pas de répartie."
Au printemps 2021 j'ai été contacté par la mairie de Saumur car tout un quartier de la ville est envahi par des fourmis. Je me suis rendu sur place le 27 mai 2021 avec Jean-Luc Mercier de l'IRBI. Nous avons visité le quartier avec les repésentants de la mairie et rencontré des habitants. C'était très impressionant de voir ces fourmis en abondance et d'entendre des habitants dire qu'ils ne pouvaient plus aller sur leur pelouse dès qu'il faisait chaud et que les fourmis rentraient dans les maisons.. J'ai pu vérifier par chromatographie en phase gazeuse que c'était bien T. magnum qui fait partie d'un complexe (Tapinoma groupe nigerrimum). Voir T. magnum et T. magnum-Saumur.
Cette invasion
a fait l'objet d'une vidéo et d'un article d'Olivier Quentin avec Denis
Leroy de
France3-pays-de-Loire avec Interview d'Alain Lenoir le 30 juin 2021. "Des
fourmis jusqu'ici plutôt cantonnées au sud de la France ont envahi
un quartier de Saumur, dans le Maine-et-Loire. La mairie a saisi l'Institut
de recherche sur la biologie de Tours (IRBI) pour mieux comprendre ce phénomène."
S'agit-il d'une supercolonie
? Oui, des tests d'agression entre fourmis de zones éloignées
du quartier sont négatifs : les fourmis ne s'agressent pas, c'est donc
bien une immense supercolonie. Par contre avec des fourmis de Sauvagnon (près
de Pau) l'agression est immédiate et forte. Soit elles viennent de zones
différentes, soit leur odeur change avec la migration. De même
les fourmis de Bourg-en-Bresse et de Sauvagnon se battent à 100%. Il
ne s'agit donc pas d'une immense supecolonie comme la fourmi d'Argentine sur
la côte méditérranéenne, mais de supercolonies plus
localisées.
La dernière localisation est à Molières (82) : "Je suis envahi, depuis deux ans ,par des milliards de fourmis Topinoma Magum ,elles commencent à envahir les propriétés voisines et s’étendent sur des centaines de mètres." (mail du 13 juillet 2021). Identification à vérifier.
- Hydrocarbures
des insectes en collection en épingles dans les musées.
Chez la guêpe Odynerus spinipes l'étude des hydrocarbures
permet dans 90% des cas l'identification de l'échantillon. Certains échantillons
avaient jusqu'à 200 ans. La conservation des HCs à sec est donc
très stable. Voir Hydrocarbures
- Moris, V. C., K. Christmann, A. Wirtgen, S. A. Belokobylskij,
A. Berg, W.-H. Liebig, V. Soon, H. Baur, T. Schmitt and O. Niehuis (2021). Cuticular
hydrocarbons on old museum specimens of the spiny mason wasp, Odynerus spinipes
(Hymenoptera: Vespidae: Eumeninae), shed light on the distribution and on regional
frequencies of distinct chemotypes. Chemoecology. doi: 10.1007/s00049-021-00350-8.
- Abeilles
et microplastiques. Une revue sur la présence de microplastiques
(MPs) dans le miel et les effets sur les abeilles. On a trouvé ces MPs
dans 12% des miels en Equateur, et plus récemment au Danemark à
Copenhague en ville. Si on expose les abeilles à des MPs de polystyrène
on n'observe pas de mortalité plus forte à 14 jours, mais une
dégradation importante du microbiote, des modification de l'expression
des gènes de stress oxydatif, de détoxification et de l'immunité.
C'est donc un vrai problème pour ces insectes.
Al Naggar, Y., M. Brinkmann, C. M. Sayes, S. N. AL-Kahtani, S. A. Dar, H. R.
El-Seedi, B. Grünewald and J. P. Giesy (2021). Are Honey Bees at Risk from
Microplastics? Toxics 9(5): 109.
- Cytogénétique
d'une fourmi Acromyrmex parasite. Les Acromyrmex
ont toutes 38 chromosomes, sauf la parasite A. ameliae qui en a 36.
Les auteurs discutent le mécanisme possible de ce réarangement
au viveau des télomères.
Barros, L. A. C., H. J. A. C. de Aguiar, G. A. Teixeira,
D. J. de Souza, J. H. C. Delabie and C. d. S. F. Mariano (2021). Cytogenetic
studies on the social parasite Acromyrmex ameliae (Formicidae: Myrmicinae: Attini)
and its hosts reveal chromosome fusion in Acromyrmex. Zool. Anz. doi: https://doi.org/10.1016/j.jcz.2021.06.012.
Voir
Acromyrmex
- Le
rôle de levures de la pochette infrabuccale des Camponotus.
La pochette infrabuccale est un filtre qui empêche le passage des grosses
particules dans le tube digestif. Le rôle des levures a été
testé. Elles semblent faciliter la digestion des aliments qui ont un
déficit en vitamine B et stérols.
Voir
Fourmis charpentières
Mankowski, M., J. Morrell and P. Lebow (2021). Effects on Brood Development
in the Carpenter Ant Camponotus vicinus Mayr after Exposure to the Yeast Associate
Schwanniomyces polymorphus Kloecker. Insects 12: 520. doi: 10.3390/insects12060520.
-
Division du travail.
L'équipe de D. Kronauer reprend les explications sur la division du travail
avec des fourmis marquées Oocera
biroi.
Selon
Presse
Portal du 18 juin 2021 : Une organisation collective complexe chez les fourmis."Les
chercheurs et chercheuses ont ainsi montré que l'organisation existant
dans une colonie homogène est modifiée lorsqu'on y introduit des
individus différents. "Des individus de taille différente
ont augmenté la division du travail dans la colonie, tandis que des individus
génétiquement différents l'ont réduite", explique
Yuko Ulrich, chercheuse à l'Université de Lausanne au moment de
l'étude. "En fait, chaque source d'hétérogénéité
génère un modèle distinct d'organisation comportementale
dans la colonie", précise-t-elle." "Des résultats
qui ont surpris les scientifiques en allant parfois à l'encontre des
théories actuelles sur les groupes sociaux. "On pense en effet que
les individus agissent en fonction de leur seuil de tolérance aux stimuli",
indique Yuko Ulrich. Pour expliquer ce principe, la scientifique propose un
parallèle avec les humains: "Dans une famille, certains individus
réagissent beaucoup plus vite que d'autres face à une pile de
vaisselle sale. Ils vont donc se retrouver plus souvent que les autres à
faire la vaisselle, et c'est ainsi que la division du travail se met en place."
Or, ce principe ne permet pas d'expliquer les observations des scientifiques.
Pour les
expliquer, les scientifiques ont dû élargir le modèle théorique
afin de prendre en compte non seulement les seuils de tolérance aux stimuli
mais aussi l'efficacité de chaque individu à réaliser une
tâche et la charge globale de travail dans la colonie. Ce modèle
doit encore être éprouvé, mais il ouvre déjà
des pistes, relève Yuko Ulrich. Il pourrait permettre de mieux comprendre
les autres systèmes biologiques complexes dans lesquels un grand nombre
d'individus hétérogènes interagissent et d'en prédire
le résultat collectif. Les scientifiques ont réalisé leurs
essais sur 120 colonies de fourmis, homogènes ou hétérogènes,
qu'ils ont élevées dans des boîtes de Petri transparentes.
Afin de pouvoir observer en permanence le comportement de chaque fourmi, ils
ont développé une installation de suivi automatique. "C'est
la première fois qu'un tel système est mis en oeuvre à
une cette échelle dans une étude sur les fourmis. Sans ce type
de logiciel, le suivi aurait été impossible", explique Yuko
Ulrich. Chaque expérience a duré environ un mois. Environ 7000
images ont été prises pour chaque colonie. Pour pouvoir être
identifiée par le logiciel, chaque fourmi a été peinte
avec une combinaison de couleurs unique. Sur la base du suivi de position de
chaque individu, le logiciel a calculé un indice de division du travail
dans chaque colonie. Il ne dit pas concrètement ce que fait chaque individu
mais donne des indices sur son rôle. "Si une fourmi reste souvent
à proximité du nid, on peut imaginer qu'elle s'occupe des larves.
Une fourmi qui se déplace beaucoup sera plus probablement en charge de
la recherche de nourriture", explique la scientifique."
Ulrich, Y., M. Kawakatsu, C. K. Tokita, J. Saragosti, V. Chandra, C. E. Tarnita
and D. J. C. Kronauer (2021). Response thresholds alone cannot explain empirical
patterns of division of labor in social insects. PLos Biology 19(6): e3001269.
doi: 10.1371/journal.pbio.3001269.
- Comment
rester jeune ? La survie des fourmis Temnothorax
nylanderi
parasitées par un ténia Anomotaenia
est allongée à 3 ans, comme les reines de cette espèce.
Les fourmis parasitées ont un métabolisme et un taux de lipides
comparable à celui d'une jeune ouvrière. Leur profil chimique
est déviant et est attractif pour les ouvrières saines.
Beros, S., A. Lenhart, I. Scharf, M. A. Negroni, F. Menzel and
S. Foitzik (2021). Extreme lifespan extension in tapeworm-infected ant workers.
Royal Society Open Science 8(5): 202118. doi: doi:10.1098/rsos.202118.
- Thomas
Parmentier et les myrmécophiles.
Il a découvert que de nombreux myrmécophiles associés aux
fourmis rousses en dehors des nids sont complètement dépendants
de leur hôte. Il y a des prédateurs de fourmis, des détritivores,
et des mangeurs de cadavres.
Ils forment une
méta-communauté avec les fourmis. Ils vont se déplacer
avec les migrations de colonies, mais sont aussi capables de coloniser de nouvelles
colonies (Parmentier et al 2021).
Parmentier, T., R. Claus, F. De Laender and D. Bonte (2021). Moving apart together:
co-movement of a symbiont community and their ant host, and its importance for
community assembly. Movement Ecology 9(1): 25. doi: 10.1186/s40462-021-00259-5.