Interview de Kenzy Peña-Carillo
Alain Lenoir Mis à jour 24-Jui-2021
Mon
parcours
J’ai étudie la biologie au Mexique où j’ai élaboré
une thèse sur la taxonomie des chênes avec laquelle j’ai
obtenu mon diplome de Biologiste ; je suis pasionnée pour la taxonomie
et la diversité d’espèces depuis le début de mes
études professionnelles. Après la licence j’ai fait un Master
en Entomologie où j’ai eu l’opportunité de travailler
sur la taxonomie d’une espèce d´hyménoptère
parasitique utilisée comme agent de contrôle biologique au Mexique.
Finalement, pour mes études doctorales je suis partie en France avec
l’objectif de travailler sur la spéciation d’un complexe
d'espèces des fourmis néotropicales au sein du Laboratoire de
Ethologie Expérimentale et Comparée à l’Université
Sorbonne Paris Nord.
Mon
intérêt pour les fourmis
Au début de mes études en biologie je suis tombée amoureuse
de la classification des organismes ; un jour un chercheur en provenance de
Cuba est venu à l’Université où je faisais mes études,
pendant quelques jours il nous a donné un cours d’identification
des échinodermes oú j’ai participé. C’était
la première fois que j’ai utilisé des clés taxonomiques,
je me souviens que j’étais fascinée et que j’ai vraiment
aimée apprendre à les utiliser car il fallait faire beaucoup d’attention
aux structures et descriptions des clés. Ensuite, comme à l’époque
le barcoding était en vogue je l’ai utilisé en combinaison
avec la taxonomie basée en caractères morphologiques dans l’étude
des chênes du Nord du Mexique, cela, pendant la Licence et aussi pour
le master, avec l’étude d'une espèce d’hyménoptère.
C’est pendant mes études du Master que je me suis interesée
pour les hyménoptères, car se sont des animaux bien diverss et
que je considère tres intéressants grâce à son comportement
très complexe ainsi comme ses petites tailles en plus de sa biologie
assez particulière. Finalement je suis tombée amoureuse des fourmis
pendant le doctorat, je suis fascinée pour la complexité de leurs
societés, comme est-ce qu’elles ont evolué et comment elles
se comportent et travaillent ensemble pour le développement de leurs
colonies.
Ma
thèse
Le but de ma thèse était la délimitation d’un complexe
d’espèces de fourmis néotropicales (Ectatomma
ruidum), lequel, en regardant les caractéristiques morphologiques,
résultait impossible de distinguer entre les différentes espèces,
en plus, suite à l’hétéroplasmie, l’utilisation
des gènes de barcoding n’est pas du tout adéquate. L’hétéroplasmie
est la presence de plus d’un seul type de genome mitochondrial dans un
même individu, alors, cela génère des problèmes quand
nous l’utilisons pour les classifier. Pour résoudre ce problème
j’ai utilisé des données obtenus depuis plusieurs sources
comme leur composants chimiques, acoustiques, ainsi comme d’information
provenant du génome nucléaire et mitochondrial. Nous avons trouvé
une potentielle nouvelle espèce, une grande variabilité chimique
parmi les différentes populations de chaque espèce putative ;
avec l’utilisation du génome nucléaire nous avons réussi
à distinguer les espèces qui antérieurement résultait
impossible, cela, grâce à l'utilisation de leur génome mitochondrial.
Mes
recherches et projets actuels
Citer 3 fourmis :
• La plus belle : Ectatomma ruidum
• La plus intéressante : Eciton burchellii
• La plus bizarre : Myrmecocystus mexicanus
Citer 3 publis :
• La meilleure : Peña-Carrillo KI,
Poteaux C, Leroy C, Meza-Lázaro R, Lachaud J-P, Zaldívar-Riverón
A, Lorenzi MC (2021). Highly divergent cuticular hydrocarbon profiles in the
cleptobiotic ants of the Ectatomma ruidum species complex. Chemoecology.
31 :125–135. https://doi.org/10.1007/s00049-020-00334-0
• Celle qui m'a demandé le plus de travail
: Peña-Carrillo KI, Lorenzi MC, Brault M, Devienne P, Lachaud
J-P, Pavan G, Poteaux C. A new putative species in the Ectatomma ruidum
complex (Formicidae: Ectatomminae) produces a species-specific distress call.
Under revision in Bioacoutics.
Enfin comment un(e) jeune chercheur(se) se considère
la compétition actuelle et un conseil à donner à un jeune
qui commence.
Je crois que tout le temps il y a des défis pour trouver une place fixe
dans le domaine de la recherche, par exemple dans les universités.
Également, à mon sens, malgré l’importance de l’environnement
et les défis pour conserver la planète, actuellement, à
mon avis, les budgets dédiés à la recherche sont de plus
en plus limités pour les domaines de la science élémentaire
en comparation avec ceux de la science applicable, par exemple, pour étudier
les petites espèces sans aucune apparente importance économique
comme plusieurs invertébrés.
Mon conseil c’est que nous devons toujours travailler pour atteindre nos
objectifs, cela, malgré les difficultés il faut toujours avoir
confiance en nous mêmes et en nous habilitées.
Photos de Kenzy :
-Photo d'une fourmi en train de sortir du nid; le trou de sortie permet aux fourmis de sortir une à la fois.
- La récolte des nids.
- Photo prise après une longue journée de travail en Oaxaca, Mexique ; je suis en train d'organiser et mettre les nids entiers des fourmis dans des pots en plastique pour les transporter pendant la mission, cette fois-ci nous avons collecté une potentielle nouvelle espèce de E. ruidum.
- Après la récolte, les fourmis ont été conservées dans des nids artificiels au LEEC, dans la photo nous pouvons regarder des ouvrières.