Dictionnaire amoureux des fourmis - Nouveautés mai 2021
Alain Lenoir Mis à jour 22-Mai-2021
Divers : Fourmi à Condé-Sainte-Libiaire - Le blob dans l'espace - Fourmis géantes de J. Blin - Déclin de la biodiversité (suite) - La légende de Kakakala et Frei-Frei (1997) -
Fourmis : Lutte contre la petite fourmi de feu - Attines et antibiorésistance - Cardiocondyla - La fourmi folle Anoplolepis gracilipes -
Publications : Hybrides de Tetramorium - Chthonolasius - Orientation des Cataglyphis du désert - Les mouches phorides parasites des Atta - Espèces cryptiques de Tapinoma au Brésil - Hydrocarbures cuticulaires chez l'abeille - Systématique des fourmis du groupe Formica rufa - Les neurones du cerveau - Fourmis et araignées - Un ténia parasite de Temnothorax - Le nombre d'espèces de fourmis en Europe -
Livres : Ants. Workers of the world - Des âmes et des saisons (Cyrulnik) -
Film : Une terre sans abeilles ? - Les superpouvoirs des animaux -
Chercheurs : Rüdiger Wehner / Interview de Cleo Bertelsmeier et Erik Frank - Kenzy Peña-Carillo - Rémy Chauvin - Pauline Lenancker -
Articles anciens : Miss
bombycina-ça-m'Intéresse-2001 - Aron-Passera1995
- Les fourmis à la conquête de la terre (2000)
- La mémoire des insectes-1989 - Les
insectes sociaux-2000 - La société des
fourmis-2000 -
A propos du livre de Pierre jaisson
"La fourmi et le sociobiologiste"
Extraits de l'article du Monde : "Rien qu’en France, 56 millions de ces hyménoptères meurent chaque jour, empoisonnés par les pesticides, herbicides, insecticides et autres néonicotinoïdes – dont une cuillerée peut tuer 1 milliard d’abeilles, souligne le commentaire." " A beaucoup plus grande échelle, le cas de la Californie et de son million d’hectares d’amandiers est périodiquement cité. Pour en assurer la pollinisation, les producteurs, soutenus par les grandes sociétés de l’agrochimie, font venir chaque année 2 milliards de ruches, soit le tiers des abeilles du pays. Les apiculteurs-loueurs iront ensuite proposer les services de leurs abeilles au Texas, puis dans le Dakota du Nord. Un transport que l’industrie de l’amande paye 400 millions de dollars par an." "Solution technologique encore, en France, où l’Institut technique et scientifique de l’apiculture puce des abeilles pour établir à partir de quelle dose de pesticide elles ne retrouvent plus le chemin de leur ruche. A contrario, certains acteurs de la filière mettent en avant les bienfaits de la présence d’abeilles pour inciter à les protéger. En France, le CNRS a établi que la pollinisation de parcelles de tournesols par les abeilles permet un gain en rentabilité de 160 euros à l’hectare." "l’Union européenne n’interdit pour l’instant que trois néonicotinoïdes. « Nous les chercheurs, on a fait le job [en démontrant les dangers des pesticides et des néonicotinoïdes], les apiculteurs ont fait le job : aux décideurs d’assumer », interpelle Jean-Marc Bonmatin, du CNRS."
"DES ÂMES
ET DES SAISONS
À chaque changement de climat les végétaux s'adaptent et
se transforment', ce qui n'est pas la même chose. Quand la plante s'adapte,
elle fonctionne différemment mais ne change pas. Quand l'eau vient à
manquer, la fleur replie ses pétales, la feuille se flétrit, ce
qui diminue l'évaporation. Mais quand le changement climatique s'installe
durablement, ce système de défense ne suffit plus et, pour ne
pas mourir, la plante se transforme et devient épineuse. Un sol est dit
résilient quand, après une inondation ou un incendie, la vie reprend,
mais elle est transformée. Après l'incendie du Cap-Sicié,
près de Toulon, en 1978, la montagne était noire et les troncs
calcinés prenaient la forme de doigts crochus. « Les arbres sont
méchants », me disait une patiente. Deux ou trois ans plus tard
des chênes-lièges, débarrassés de l'ombre des pins,
avaient poussé. Les cystes ont réapparu, le petit gibier a proliféré
et les grands aigles ont tournoyé. Un système nouveau s'est mis
à fonctionner, la végétation transformée a transformé
le monde des petits mammifères et des rapaces. Ce processus d'«
adaptation-transformation » définit la résilience
qui, après une période de tension, a modifié le système.
Quand la sécheresse s'est installée dans le sud-est de la France,
les agrumes se sont développés, citrons, oranges et bergamotes.
Mais ce nouveau système n'a pas convenu aux céréales :
les coléoptères ont mangé le maïs, les bactéries
ont abîmé les oliviers, et le blé, plus petit, a pourri
sur place. En se prolongeant pendant des décennies, l'ensoleillement
et la sécheresse ont fini par faire apparaître un nouveau maïs
à croissance rapide et à petits grains." "Les animaux
ont connu le même processus d'adaptation-transformation. Quand le climat
est devenu trop chaud, la réponse adaptative des oiseaux a consisté
à migrer vers les pays froids du Nord. Après plusieurs générations,
leur taille était plus petite, ce qui a augmenté leur métabolisme
et les a aidés à lutter contre le froid." (p.74-75).
"Qu'il s'agisse de poissons, de tortues ou de mammifères, une idée émerge de ces observations : le cerveau ne change pas, c'est sous l'effet des stimulations écologiques que la sécrétion des neuro-hormones modifie les corps et les comportements sexuels. Les analyses épigénétiques récentes précisent qu'une variation de milieu peut même changer l'expression de l'ADN. Les gènes non codants sont directement influencés par les stimulations du milieu, l'alimentation, le sommeil, l'activité physique et les variations de lumière. Les êtres humains connaissent ces pressions biologiques, mais ils subissent aussi des stress provoqués par les conditions de travail, les conflits familiaux ou des récits angoissants. Les stress physiques et symboliques alertent l'organisme, qui sécrète des radicaux méthyl- (CH3). En se fixant sur certaines zones de l'ADN, ils en modifient l'expression, mais ne touchent pas à l'organisation des gènes. L'ADN s'exprime autrement, mais il n'a pas muté. L'exemple classique est donné par les abeilles : lorsque la reine meurt, les ouvrières entourent une ouvrière, l'enveloppent de leurs stimulations tactiles, thermiques, chimiques et la nourrissent de gelée royale. Cette ouvrière rapidement devient grosse, immobile et fertile. En retour, quand le milieu s'apaise, les radicaux méthyl- se diluent et disparaissent. Les gènes, désormais libérés, codent pour la synthèse d'une enzyme, l'aromatase, qui transforme la testostérone masculine en oestradiol féminin. La construction d'un sexe n'est donc pas inexorable, elle est sans cesse soumise aux aléas du milieu." (p. 140-141). Voir Epigénétique
"Le cerveau est sorti de sa boite dans les années 1950, quand un primatologue [H.F. Harlow] a démontré, dans une expérience élégante et cruelle, que des petits macaques cessaient de se développer dès qu'ils étaient isolés. Les mammifères ont besoin de la présence d'un autre pour réaliser leur « programme génétique », comme on disait à cette époque. Le cerveau sain de ces petits tombait malade dès qu'ils étaient privés de la simple présence d'un autre. Leur cerveau isolé ne commandait que des actes autocentrés, des balancements, des torsions et des autoagressions. Cette expérimentation a provoqué la haine des défenseurs des animaux, alors qu'elle démontrait brillamment que tous les mammifères étaient des êtres sensibles, des êtres d'affection, et non pas des machines." (p. 89). Voir isolement social
Exemples de textes de l'article de la Fondation Nicolas Hulot : "Les invasions biologiques n’ont rien d’un sujet de fiction : elles sont bien réelles, se répandent dans le monde entier, occasionnant des dégâts écologiques, sanitaires et économiques colossaux : extinction d’espèces, maladies, allergies, destruction de milieux, dommages aux infrastructures… Résultat : en 40 ans, les espèces invasives ont coûté 1 000 milliards d’euros à l’humanité." "Qui, en effet, pour se méfier d’un innocent ragondin, animal introduit en France dans les années 50 pour sa fourrure qui maintenant ravage les zones humides et transmet la leptospirose ? Ou de cet écureuil de Corée, un animal de compagnie fort joli mais un peu farouche et qui, après quelques morsures, s’est vu rendre sa liberté dans la forêt de Sénart en Essonne (91) où il se reproduit en toute impunité (10 000 écureuils recensés en 2015), alors qu’il est un vecteur important de la maladie de Lyme via les tiques qu’il porte ?" "cette zone de forêt de la Patagonie chilienne où 10 couples de castors introduits en 1946 sont devenus 100 000 individus causant d’énormes dommages sur la végétation indigène. Sans aller plus loin en France, il est reconnu qu’il faudrait stériliser nos chats domestiques, considérés comme une espèce invasive à cause de leur rôle dans l’hécatombe des populations d’oiseaux, de lézards et petits rongeurs..."
Selon National Geographic du 5 mai 2021 : "Quand les fourmis sont sublimées par la photographie. Le photographe Eduard Florin Niga a réalisé les portraits plusieurs fourmis. Des photographies d'art qui vous transporteront dans un tout autre monde." "« La première chose qui m’a attiré, c’était de voir ce monde microscopique s’animer devant mes yeux », déclare le photographe. En l’observant pendant un moment, il a pu constater « à quel point leurs sociétés sont phénoménales, bien plus sophistiquées que les nôtres. » "Ces « portraits » de fourmis se sont avérés instructifs pour certains entomologistes. Pour la première fois, ils pouvaient observer leurs sujets d’étude avec un niveau de détail sans précédent. « Les photographies d’Eduard m’ont ouvert les portes d’un tout nouveau monde », assure Roger Strotmann, chercheur indépendant basé en Allemagne et collègue de M. Niga. « Elles offrent tellement de détails morphologiques que je n’aurais jamais pu observer sans son travail. »"
"Les insectes les plus réussis de la nature capturés dans une macrophotographie remarquable Dans Ants, le photographe Eduard Florin Niga nous rapproche incroyablement des animaux les plus nombreux sur Terre, dont la capacité à organiser des colonies, à communiquer entre eux et à résoudre des problèmes complexes en a fait un objet d'une fascination sans fin. Parmi les plus de 30 espèces photographiées par Niga, il y a des coupeurs de feuilles qui cultivent des champignons pour se nourrir, des fourmis à mâchoires-pièges avec des mandibules redoutables, des fourmis balles avec de puissants dards, des guerriers, des conducteurs, des planeurs, des moissonneuses et les fourmis des trottoirs qui sont toujours sous les pieds. Parmi ses images les plus mémorables, il y a des portraits - y compris des reines, des ouvriers, des soldats et des hommes rarement vus - qui mettent le lecteur face à face avec ces créatures dont les sociétés ressemblent étrangement à la nôtre. L'écrivain scientifique Eleanor Spicer Rice encadre le livre avec un texte vivant qui décrit le cycle de vie des fourmis et explique comment chaque espèce est adaptée à son mode de vie. Ants est une excellente introduction à certaines des créatures les plus réussies de la Terre qui met en valeur le pouvoir de la photographie pour révéler le monde invisible qui nous entoure. Eduard Florin Niga est spécialisé dans la macrophotographie des insectes. Il habite à Londres. Eleanor Spicer Rice est entomologiste et auteur du Book of Common Arts du Dr Eleanor. Elle vit à Raleigh, en Caroline du Nord."
Exemples
: "La fourmi argentée saharienne (Cataglyphis
bombycina) peut filer sur le sable brûlant d’Afrique du Nord
à une vitesse fulgurante. Elle peut atteindre une vitesse de plus de
900 m/s. Proportionnellement à la taille de son corps, c’est comme
si un humain parcourait plus de deux terrains de football avant que vous n’ayez
terminé de dire : « Il-Elle va vite ! ».
La fourmi Cephalotes atratus possède une tête aplatie avec un corps
élancé. Elle a la faculté de planer entre les cimes des
arbres des forêts d’Amérique du Sud. Citons également
les fourmis coupe-feuille, dont certaines possèdent un exosquelette tapissé
de roches. Ces fourmis cultivent des champignons sous terre grâce à
des morceaux de plantes préalablement mâchés, faisant d’elles
les premiers agriculteurs de l’Histoire, des millions d’années
avant l’Homme.
Certaines espèces, comme les fourmis légionnaires, sont presque
aveugles. Elles trouvent leur chemin grâce à leur odorat et leur
toucher. D’autres, comme Gigantiops destructor, possèdent de grands
yeux, qui recouvrent la majeure partie de leur tête. Ce trait physique
aiderait ces fourmis sauteuses à bondir dans la forêt amazonienne
pour se nourrir de nectar ou de petits arthropodes. Parallèlement, les
fourmis argentées sahariennes possèdent trois yeux au centre de
leur front qui leur permettent de détecter la lumière."
" Jusqu'où nous entraîneront ces reines de «l'auto-organisation», sans chef, qui fourmillent sur Terre, depuis des centaines de millions d’années ? Ces extraordinaires insectes sociaux, reines, ouvrières, soldates, sont même infirmières de leurs blessées de guerre ! Découvrons un autre monde absolument fascinant et complexe : celui des fourmis, ces insectes qui ont inventé l’agriculture et les antibiotiques, qui sont dotées d’une extraordinaire intelligence collective, mais aussi individuelle et qui n’ont pas leur pareil pour s’orienter et communiquer (nous inspirant même des algorithmes). Fantastiques ouvrières de chantiers, colossales et valeureuses soldates prêtes à toutes les guerres, les fourmis n’en finissent pas de surprendre les chercheurs qui les étudient."
Articles anciens
La
sociobiologie et le livre de Pierre Jaisson ont fait l'objet de beaucoup de
discussions et critiques.
- Duroy, L. (1997). Pierre
Jaisson, sociobiologiste quand même. La Recherche 295, Février
p. 22-24.
- Mallaval, C. (1994). Faut-il brûler la sociobiologie ? L'altruisme
ou la mort. Libération. 26 janvier 1994.
- Harrois-Monin, F. and C. Gilbert (1993) Pierre
Jaisson: ne tirez pas sur la sociobiologie. L'Express, 1 juillet 1993.
- Tort, P. (1990). Du biologique dans le social. REED (Srétie Info) Décembre
1990: 2-4. Pdf
- Chapouthier, G. (1993). Analyse
du livre de Pierre Jaisson "La fourmi et le sociobiologiste".
Revue philosophique 4: 770-771. Une analyse qui fait bien la part des choses.
- M.R. (1993). Retour sur la sociobiologie. Libération, 15 avrl 1993.
Pdf
- Jannoud, Claude (1993). Sociologie des fourmis. Le Figaro 6 mai 1993. Pdf
-
La société des fourmis.
Petite présentation des fourmis. Une "Lasius niger"
qui est en réalité une Camponotus. Une "fourmi rouge
(Formica laevinodis)" qui est en réalité Myrmica
laevinodis (=M. rubra).
Sciama, Y. - La société des fourmis. Le Chasseur
Français. Mai 2000. 122-127. Pdf
-
Les insectes sociaux. 4 pages sur les fourmis,
surtout les fourmis rousses, les sites d'observation (attention c'était
en 200). Rédigé avec Luc
Gomel.
Les insectes sociaux. Le journal
de Carrefour n°63-mai 2000 Pdf
-"Miss bombycina, conçue pour la survie en enfer (ça m'Intéresse septembre 2001 - Pdf) avec interview de Rüdiger Wehner (Université de Zurich) par Jean-Pierre Vrignaud, avec déjà le robot Sahabot2.
-
La mémoire des insectes.
Travaux des Laboratoires de neurobiologie Comparée
des Invertébrés (LNCI, Bures sur Yvette) et Laboratoire d'Ethologie
et de Sociobiologie (c'est l'ancien nom du LEEC, Villetaneuse, Pierre
Jaisson, sur l'apprentissage
préimaginal des fourmis).
Pasques, P., La
mémoire des insectes, Sciences et Avenir. n°506, Avril 1989 : p.72-78.
Pdf
-
Les
fourmis : entende cordiale ou conflit fraticide ?
Aron, S. and L. Passera (1995). La Recherche 291, Novembre
1995 : p.25-27. Pdf
-
Les fourmis à la conquête
de la terre.
Article qui aborde de nombreux sujets avec de belles photos : oecophylles, fourmis
pots de miel, attines, super-colonie de Formica en Suisse avec interview
de Daniel
Cherix.
Waintrop, M., Terre Sauvage.
Juin 2000 : p.46-60. Avec Interview de Daniel Cherix (Lausanne) Pdf.
Tetramorium
immigrans et T. caespitum
(Mâcon, Lyon et Valence) ont des profils d'hydrocarbures bien différents
et sont très agressives entre espèces. Ces fourmis peuvent s'hydrider
et ont un mélange des deux espèces pour former un profil spécifique
avec des agressions. C'est
une partie de la thèse de Marion
Cordonnier (voir Hydrocarbures
cuticulaires).
- Cordonnier, M., B.
Kaufmann, S. Laurent, G. Escarguel and N. Mondy (2021). Discrimination of conspecifics
from heterospecifics in a hybrid zone: Behavioral and chemical cues in ants.
Insect Science. doi: 10.1111/1744-7917.12915.
Fourmis
parasites Chthonolasius
- 4 espèces (voir Parasitisme
social)
- Colindre, L. (2021). Les périodes d'essaimage des fourmis parasites
du sous-genre Chthonolasius observées dans la région Hauts-de-France
(Hymenoptera : Formicidae : Formicinae). Osmia 9: 7-14. doi: https://doi.org/10.47446/OSMIA9.2.
Pdf
Orientation
des Cataglyphis du désert.
Une revue très complète avec le système
nerveux. Voir Orientation et
Cataglyphis.
- Grob, R., P. N. Fleischmann and W. Rössler (2019). Learning to navigate
- how desert ants calibrate their compas systems. Neuroforum 25: 109-120.
Cardiocondyla.
Les ouvrières transportent des jeunes gynes depuis leur nid natal jusque
dans un nid voisin non apparenté génétiquement (quelques
mètres) pour favoriser la dispersion génétique. Il y a
en effet des accouplements intra-nidaux. C'est une suite de la thèse
de Jean-Christophe
Lenoir qui avait déjà observé ces comportements (voir
Pdf
du résumé de la thèse) Voir Cardiocondyla
- Vidal, M., F. Koenigseder, J. Giehr, A. Schrempf, C. Lucas
and J. Heinze (2021). Worker ants promote outbreeding by transporting young
queens to alien nests. Communications Biology 4: Article number: 515. doi: 10.1038/s42003-021-02016-1.
Les
mouches phorides parasites des Atta.
Le long des pistes 5% des fourmis sont parasitées par 4 espèces
de phorides, très peu le sont à la sortie du nid et les soldats
sont presque toujours épargnés. Voir Phorides
et Champignonnistes.
- Souza, M. L. O., R. J. Oliveira, D. J. Souza, R. I. Samuels
and M. A. L. Bragança (2021). Differential parasitism by four species
of phorid flies when attacking three worker castes of the leaf-cutting ant Atta
laevigata (Smith, 1858). PLOS ONE 16(5): e0250973. doi: 10.1371/journal.pone.0250973.
Espèces
cryptiques de Tapinoma en forêt atlantique au Brésil.
On découvre toujours plus d'espèces
cryptiques. Voir Tapinoma
- Escárraga, M., J. Lattke, M. Pie and R. Guerrero (2021).
Morphological and genetic evidence supports the separation of two Tapinoma ants
(Formicidae, Dolichoderinae) from the Atlantic Forest biome. ZooKeys 1033: 35-62.
doi: 10.3897/zookeys.1033.59880.
Hydrocarbures
cuticulaires chez l'abeille.
Les hydrocarbures
qui permettent la reconnaissance
coloniale sont spécifiques de la ruche. Chez les fourmis on sait
qu'il y a mélange (gestalt = template) entre les ouvrières pour
faire le profil spécifique de la colonie. Chez l'abeille, le profil des
ouvrières fourragères change avec l'âge en fonction du milieu,
donc le profil génétiquement-dépendant serait aussi très
âge-dépendant, donc fonction du mieu aussi (Vernier et al 2019).
Plus récemment, les auteurs viennent de montrer que le profil d'hydrocarbures
serait lié au microbiome,
donc sous l'influence du milieu. Ce serait un effet indirect, les bactéries
n'agissant pas directement sur le métabolisme des hydrocarbures (Vernier
et al 2020).
Un travail qui va dans le même sens : le glyphosate (herbicide) est censé
être très peu toxique pour les animaux, mais il affecte le microbiome
des abeilles (Motta et al 2018). Chez certains coléoptères cette
perturbation du microbiome perturbe la synthèse d'acides aminés
comme la tyrosine qui intervient dans la synthèse des éléments
de la cuticule (mélanisation et sclérotisation) (Kiefer et al
2021) et donc influe sur le profil cuticulaire.
- Vernier, C. L., I. M. Chin, B. Adu-Oppong, J. J. Krupp,
J. Levine, G. Dantas and Y. Ben-Shahar (2020). The gut microbiome defines social
group membership in honey bee colonies. Science Advances 6(42): eabd3431. doi:
10.1126/sciadv.abd3431.
- Vernier, C., J. Krupp, K. Marcus, A. Hefetz, J. Levine and Y. Ben-Shahar (2019).
The cuticular hydrocarbon profiles of honey bee workers develop via a socially-modulated
innate process. eLife 8. doi: 10.7554/eLife.41855.
- Kiefer,
J. S. T., S. Batsukh, E. Bauer, B. Hirota, B. Weiss, J. C. Wierz, T. Fukatsu,
M. Kaltenpoth and T. Engl (2021). Inhibition of a nutritional endosymbiont by
glyphosate abolishes mutualistic benefit on cuticle synthesis in Oryzaephilus
surinamensis. Communications Biology 4(1): 554. doi: 10.1038/s42003-021-02057-6
- Motta, E. V. S., K. Raymann and N. A. Moran (2018). Glyphosate perturbs the
gut microbiota of honey bees. Proceedings of the National Academy of Sciences
115(41): 10305-10310. doi: 10.1073/pnas.1803880115.
Seifert
a revu la systématique des fourmis du groupe Formica rufa.
Il trouve seulement 13 espèces en 4 complexes avec 2 espèces nouvelles
: Formica rufa complexe (F. rufa et F. polyctena), F.
lugubris complexe (F. lugubris, F. helvetica sp.n.,
F. ussuriensis sp.n., F. aquilonia et F. paralugubris),
F. pratensis complexe (F. pratensis et F. kupyanskayae), F. truncorum
complexe (F. truncorum, F. dusmeti, F. frontalis et F. sinensis). F.
rufa et F. polyctena s'hybrident. Pourtant, en Angleterre, 95%
des fourmis de ce groupe sont des hybrides (voir Fourmis
roussses).
- Seifert,
B. (2021). A taxonomic revision of the Palaearctic members of the Formica rufa
group (Hymenoptera: Formicidae) – the famous mound-building red wood ants.
Myrmecological News 31: 133-179.
La
fourmi folle Anoplolepis gracilipes
(Yellow crazy ant) : les
mâles peuvent être produits par les ouvrières, surtout dans
les colonies les plus grandes, et dans les colonies orphelines par des ouvrières
physiogastres. Il semble aussi qu'il existe des mâles diploïdes et/ou
des mosaïques génétiques. Cela pourrait expliquer en partie
le succès de cette espèce invasive qui semble être la seule
à faire la parthénogénèse. La parthénogenèse
thélytoque (reproduction clonale sans mâle) est connue actuellement
chez 11 espèces de fourmis.
- Lenancker, P., H. Feldhaar, A. Holzinger, M. Greenfield,
A. Strain, P. Yeles, B. D. Hoffmann, W. Tay and L. Lach (2021). Origin, behaviour,
and genetics of reproductive workers in an invasive ant. Frontiers in Zoology
18. doi: 10.1186/s12983-021-00392-2.
L'odeur
de certaines fourmis, un répulsif pour les araignées.
Au Canada trois espèces de fourmis qui mangent des araignées (Myrmica
rubra, Camponotus modoc et Lasius niger) ont été
testées pour un effet répulsif. Les stimuli olfactifs provenant
des fourmis Myrmica rubra ont montré un effet répulsif
significatif sur trois des espèces d'araignées sélectionnées.
Cela pourrait permettre de mettre au point des répulsifs anti-araignées
naturels. En effet de nombreuses personnes souffrent de la phobie des araignées.
M. rubra est une invasive en Amérique du Nord, c'est peut-être
pour cela qu'elle fait peur aux araignées natives. Voir Araignées
- Fischer, A., Y. Lee, T. e. Dong and G. Gries (2021). Know
your foe: synanthropic spiders are deterred by semiochemicals of European fire
ants. Royal Society Open Science 8(5): 210279. doi: doi:10.1098/rsos.210279.
- Septier, H. (2021) Pour des scientifiques, l'odeur des fourmis pourrait faire
fuir les araignées. bfmtv.com 19 mai 2021. Lien
Le
nombre de neurones dans le cerveau de la drosophile et de moustiques est d'environ
200 000,
dont la moitié dans les lobes optiques. Il n'y a pas de différences
entre les sexes. Il y a très peu de cellules gliales (10% du total de
cellules). Il y aurait environ 86 milliards de neurones pour le cerveau humain
(Raji et Potter 2021, voir le Monde du 19 mai 2021).
Rappel : selon
Godfrey (et al 2021) sur 32 espèces d'hyménoptères, l'halicte
Augochlorella (Hym. Halictidé) possède 2 millions de
neurones par mg de matière cérébrale ; c'est 4 fois plus
que les oiseaux les mieux dotés, comme le roitelet huppé. L'abeille
arrive juste derrière. La fourmi Novomessor cockerelli en a
5 fois moins (400 000). L'asticot de la drosophile en a 10 000, l'homme 12 000.
(Voir Alain Fraval
Epingle
1303, Demeure 2021).
- Raji, J. I. and C.
J. Potter (2021). The number of neurons in Drosophila and mosquito brains. PLOS
ONE 16(5): e0250381. doi: 10.1371/journal.pone.0250381.
- Godfrey,
R. K., M. Swartzlander and W. Gronenberg (2021). Allometric analysis of brain
cell number in Hymenoptera suggests ant brains diverge from general trends.
Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 288(1947): 20210199.
doi: doi:10.1098/rspb.2021.0199.
- Demeure, Y. (2021) Les abeilles et les guêpes ont un cerveau plus
dense que celui des oiseaux ! sciencepost.fr 20 mai 2021. Lien
Le Monde 19 mai 2021 :
Un
ténia parasite
de Temnothorax
qui prolonge la vie des ouvrières (Beros et al 2021a, dans l'équipe
de Susanne Foitzik, voir Sudouest, article repris de l'AFP). Les fourmis infectées
par le ténia vivent aussi lontemps que les reines. Dans une étude
antérieure (voir Beros et al 2021b) ils avaient montré que la
présence du parasite « amplifiait l’expression de gènes
liés à l’immunité, et dans une moindre mesure de
gènes liés à la longévité », dit la
biologiste. Autrement dit, le parasite aiderait l’organisme de la fourmi
à lutter contre le vieillissement. "Mieux encore, l’équipe
du Pr Foitzik est en train d’analyser les protéines libérées
par le parasite dans le « sang » de la fourmi, ce qui « ouvre
une fenêtre sur le phénomène du vieillissement ».
« Nous avons découvert que plusieurs de ces protéines ont
des propriétés antioxydantes », très utiles pour
le système immunitaire, dit-elle, en estimant « possible que le
parasite aide lui-même la fourmi à vivre plus longtemps »."
"« Pourquoi le parasite chercherait-il à allonger la durée
de vie de son hôte ? », demande le Pr. Foitzik. Elle y répond
dans l’étude en supposant que c’est le meilleur moyen pour
le parasite de rejoindre son hôte final. Car la larve du parasite ne peut
se transformer en ver qu’en retrouvant le tube digestif du pivert. D’autres
parasites de fourmis amènent ces dernières à un suicide
rapide pour arriver à leurs fins. La petite douve du foie, qui entame
son cycle dans un escargot, passe à la fourmi de l’espèce
Formica, et pousse son hôte à fausser compagnie chaque jour à
ses congénères pour se percher en haut des herbes, dans «
l’espoir » d’être broutée par un ruminant, cible
finale du parasite. Un autre petit ver, Myrmeconema neotropicum, amène
sa fourmi hôte à dresser en l’air son abdomen rouge, pour
mieux tenter un oiseau de passage, son hôte final. Ce qui ramène
au pivert, qui aurait peu de chance de repérer T. nylanderi et sa taille
maximale de 3 mm dans un tas de feuilles. Les fourmis infectées «
restent à l’abri dans leur nid dans un gland ou une branche, pile
l’endroit que le pivert va ouvrir pour se nourrir de larves », selon
l’étude. Pour les chercheurs, il est donc probable que les changements
de comportement observés chez les travailleuses infectées les
prédisposent à se faire boulotter par l’oiseau."
- Beros, S., A. Lenhart, I. Scharf, M. A. Negroni, F. Menzel
and S. Foitzik (2021a). Extreme lifespan extension in tapeworm-infected ant
workers. Royal Society Open Science 8(5): 202118. doi: doi:10.1098/rsos.202118.
- Beros, S., A. Lenhart, I. Scharf, M. A. Negroni, F. Menzel and S. Foitzik
(2021b). Extreme lifespan extension in tapeworm-infected ant workers. Royal
Society Open Science 8(5): 202118. doi: doi:10.1098/rsos.202118.
- Les scientifiques découvrent un parasite qui ralentit le vieillissement
des fourmis. Sudouest.fr 20 mai 2021. Lien
Le
nombre d'espèces de fourmis en Europe.
Csosz (et al 2021) ont fait l'inventaire des fourmis de Hongrie et le bilan
du nombre d'espèces pour l'Europe. C'est la Turquie la plus riche, ensuite
la plupart des pays avec100 à 200 espèces. France un peu plus
de 200 espèces. Andorre et Belgique avec moins de 100 espèces.
Bizarre pour la Belgique qui est pourtant bien connue... (voir Répartition)
- Csosz, S. B., F., L. Gallé, G. Lorinczi, I. Maak, A. Tartally, E. Kovacs, A. Somogyi and B. Marko (2021). The Myrmecofauna (Hymenoptera: Formicidae) of Hungary: Survey of Ant Species with an Annotated Synonymic Inventory. Insects 12. doi: 10.3390/insects12010078.