Henri Verron

Alain Lenoir Mis à jour 15-Mar-2023

             

     


Né le 6 février 1920 à Annecy, décédé le 26 juin 2007 à Lyon (Nécrologie réalisée avec l'aide de son fils).

Évadé de France en juillet 1943, détenu au camp de Miranda de Ebro (Espagne) et remis aux américains fin 1943, engagé dans les Forces Françaises Libres, débarquement de Provence. Démobilisé en août 1945.

Ensuite il fut éducateur puis instituteur.
En 1954-55 il travaille bénévolement au laboratoire du professeur Rémy Chauvin.
En 1955-65 il est instituteur détaché au CNRS, Laboratoire d'Évolution (Bd Raspail à Paris).
Il fait une thèse d'état sur les termites sous la direction du Pr P.-P. Grassé, soutenue le 2 juin 1963.

Il fut professeur à l'université de Tours de 1965 à 1986. Il a enseigné toute sa carrière les bases biologiques du comportement aux étudiants en psychologie pour lesquels il a écrit un livre "Introduction biologique aux sciences de l'homme" (Verron 1989). Il a été doyen de la faculté des Sciences de Tours.

Il a fondé en 1967 le laboratoire de psychophysiologie avec un groupe de recherches sur le comportement des fourmis. C'était pour se démarquer du laboratoire voisin du tout-puissant Vincent Labeyrie.

Ses élèves : Madeleine Meudec, Alain Lenoir (voir la chanson de soutenance de thèse), Guy et Annie Le Roux.

Il fut précurseur dans l’étude du comportement des insectes sociaux. Il a ainsi montré avec son technicien Serge Barreau en marquant individuellement les fourmisqu'elles présentent une grande variabilité de comportements individuels dans un olfactomètre. Certains individus sont toujours très réactifs, d’autres jamais. On parlera plus tard «d’élites» hyper-réactifs (Verron 1973; Verron 1974; Verron 1977; Verron 1978). C’est une notion qui était passée un peu inaperçue, qui revient dans l’actualité avec la notion de « personnalité » chez les animaux y compris les fourmis et surtout récemment avec les fourmis "fainéantes" (voir Fourmi travailleuse). Luc Passera disait que "avec Verron. Il y avait matière. Sa trouvaille des fourmis « fainéantes » m’avait marqué… et elle a été vérifiée ; ce n’est pas rien. Et puis j’ai été touché par son passé de soldat que j’ignorais et sa progression d’instituteur à professeur." (Mail 26 septembre 2017).

Fourmis marquées :

Henri Verron figure dans le Dictionnaire des Scientifiques de Touraine (2017) Voir l'article

Voir aussi l'article d'Alain Lenoir dans "Témoignages sur la naissance d'une science. Les développements de l'éthologie en France (1956-1990)" Pdf
"Henri Verron m’a donné mon sujet de thèse de la façon suivante : « Vous mettez 2 ou plusieurs fourmis face à face dans une boîte de Petri et vous regardez ce qui se passe » et hop, débrouillez-vous avec ça. Surtout ne pas faire de biblio pour ne pas se laisser influencer."

Principales publications
- Verron, H. (1973). Comportement olfactif de Lasius niger. Insectes Sociaux 20: 65-70. Pdf
- Verron, H. (1974). Note sur l'évolution temporelle de l'activité locomotrice des ouvrières de Lasius niger (Hyménoptère Formicidae). C. R. Hebd. Sean. Acad. Sci. Ser. D. Sci. Nat. 279: 1389-1391.
- Verron, H. (1977). Note sur la manifestation de traits éthologiques distinctifs chez les ouvrières de Lasius niger (Hyménoptère, Formicidae) dans un comportement de transport de matériaux. C. R. Hebd. Sean. Acad. Sci. Ser. D. Sci. Nat. 285: 419-421.
- Verron, H. (1978). Quelques caractéristiques éthologiques des ouvrières de deux espèces de myrmicines: Myrmica ruginodis et Myrmica laevinodis. C. R. Hebd. Sean. Acad. Sci. Ser. D. Sci. Nat. 287: 551-554.
- Verron, H. (1989). Introduction biologique aux sciences de l'homme, Hachette.

Divers
- Lemiale, F. (1976). Une étiquette de nickel. Les fourmis sont suivies à la caméra. La Nouvelle République 29 mars 1976. Pdf