Pheidole
Alain Lenoir mis à jour 19-Nov-2023
Les fourmis Pheidole sont très variées avec plus de 1000 espèces. Elles ont développé des castes de soldats - individus spécialisés aux fortes mandibules - destinés à défendre la colonie.
Voir Pheidole pallidula , Pheidole megacephala.
Des chercheurs japonais et états-uniens viennent de décrire de nouvelles espèces de fourmis Pheidole du groupe cervicornis de Nouvelle-Guinée très épineuses. Ils les ont baptisé Pheidole drogon et P. viserion du nom de deux dragons du Trône de fer. Voir Dragons
Pheidole
pallidula
Très communes dans le midi de la France
Luc
Passera, Laurent
Keller et coll. ont montré que les Pheidole modulent la
proportion de soldats selon les besoins de défense (Passera et al 1996,
voir Les fourmis
prévoient la guerre La Recherche 1996)). Elles les produisent les
soldats au prorata du risque pressenti de conflits. Lorsqu'elles n'ont aucun
contact avec d'autres colonies, peu de soldats sont produits. En revanche, ils
sont deux fois plus nombreux dans les colonies confrontées à des
fourmis de la même espèce mais étrangères. Une modulation
bienvenue car élever des soldats coûte cher : ils sont obtenus
en suralimentant des larves destinées jusque-là à donner
des ouvrières.
On trouve au même habitat à la fois des colonies monogynes et d'autres
polygynes. Les ouvrières des colonies monogynes sont plus agressives
que celles des colonies polygynes et le niveau d'agresssivité entre colonies
est lié à leur distance génétique. Pour ce qui concerne
les hydrocarbures seuls les méthylés sont corrélés
avec l'agression (Fournier et al 2016).
Voir les travaux sur les soldates de Pheidole selon Loïc Bollache (La guerre chez les fourmis, p.151, Pdf).
Voir plus sur les Pheidole avec les super-soldates dans L'Odyssée des fourmis, par Audrey Dussutour et Antoine Wystrach (2022) (p.335).
Pheidole selon Lubbock (1883). Il avait en élevage des Ph. megacephala. Il ne dit pas d'où elles venaient.
Pheidole
megacephala (fourmi
à grosse tête, big-headed ant, the Brown House Ant, coastal brown
ant en Australie)
Espèce invasive. On
la trouve un peu partout en particulier dans les îles. En France dans
les régions parisienne, lyonnaise et bordelaise. Peut-être dans
un zoo de serpents près de Saint-Malo (Aligator Bay). A La Réunion
pourrait avoir un rôle positif de prédateur dans les plantations
de manguiers (Jacquot et al 2016). Signalée dans des oasis au Maroc (Taheri
et al 2020) et à
Taiwan (Peng et al 2023).
Voir
- Fournier, D., J. C. de Biseau, S. De Laet, A. Lenoir, L. Passera and S. Aron
(2016). Social Structure and Genetic Distance Mediate Nestmate Recognition and
Aggressiveness in the Facultative Polygynous Ant Pheidole pallidula.
PLoS ONE 11(5): e0156440. doi:10.1371/journal.pone.0156440. Pdf
- Jacquot, M., P. Tixier, O. Flores, D. Muru, F. Massol, B. Derepas, F. Chiroleu
and J.-P. Deguine (2016). Contrasting predation services of predator and omnivore
diversity mediated by invasive ants in a tropical agroecosystem. Basic and Applied
Ecology. http://dx.doi.org/10.1016/j.baae.2016.09.005
- Voir
Les fourmis prévoient
la guerre (La Recherche, n° 285, mars 1996)
- Passera, L., E. Roncin, B. Kaufmann and L. Keller (1996). Increased soldier
production in ant colonies exposed to intraspecific competition. Nature 379:
630-631.
- Peng, M. H., K. L. Liu, C. Y. Tsai, S. Shiodera, T. F. Haraguchi, M. Itoh,
S. P. Tseng, C. C. S. Yang, G. V. Singham, J. W. Tay, et al. (2023). Urbanization
influences the trophic position, morphology, and colony structure of invasive
African big-headed ants (Hymenoptera: Formicidae) in Taiwan. Myrmecological
News 33: 197-209. 10.25849/myrmecol.news_033:197
-
Taheri, A., M. Elmahroussi, J.-L. Reyes-López, N. Bennas and J. C. Brito
(2020). Ants invading deserts: Non-native species in arid Moroccan oases. Journal
of Arid Environments: 104122. doi: https://doi.org/10.1016/j.jaridenv.2020.104122.