Belzébuth ne mordra plus
Alain Lenoir Mis à jour 15-Fév-2022
Un Roman pour ado se déroulant à Montauban : « Belzébuth ne mordra plus », de Luc Passera (Edilivre 2020), 90 pages, 12€. Excellent cadeau pour Noël.
"Belzébuth,
le chien de Madame Pouzergues est retrouvé mort dans son jardin. Aurait-il
été empoisonné ? Par qui ? Et pourquoi ? Trois adolescents
curieux et intrépides mènent l’enquête. Elle les mènera
dans les rues et les boutiques de Montauban ainsi qu’au Muséum
d’histoire naturelle Victor Brun où une exposition sur les fourmis
attire leur attention et tout particulièrement la terrible fourmi géante
Paraponera.
Les enfants iront de découvertes en surprises et lèveront le voile
sur la mort de Belzébuth, grâce à leur pie, Margot, aussi
curieuse qu’eux !
Vous y croiserez des personnages hauts en couleur comme le brigadier Yakafaucon
ou Mme Arbus, vous entendrez chanter l’accent du sud, imaginerez les briques
rouges resplendirent au soleil et les reflets de ce dernier dans le Tarn !
Les lecteurs, jeunes et moins jeunes, pourront sans mal s’imaginer les
adolescents déambuler dans les rues du centre-ville et parcourir les
allées du muséum d’histoire naturelle. Ils apprendront que
certaines fourmis cultivent les champignons qu’elles consomment…
et qu’une tortue à deux têtes nommée Janus coule des
jours paisibles au Muséum d’histoire naturelle de Genève.
Ce roman plein de fraicheur et d’humour, inscrit dans le présent,
est l’œuvre de Luc Passera. Ce natif de Montauban est professeur
émérite de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse
où il a dédié sa carrière à l’étude
du comportement des fourmis. Une fois à la retraite, il a décidé
de partager ses connaissances avec le public. Il est l’auteur de plusieurs
ouvrages de vulgarisation sur les fourmis dont un à destination des enfants.
Il signe ici son premier roman jeunesse où l’intrigue se déroule
à Montauban, comme un hommage appuyé à sa ville natale
où de nombreux souvenirs se trouvent."
J'ai enfin réussi
à me procurer ce livre, hélas par Amazon.. Roman policier intéressant,
facile à lire, et on se prend au jeu.. Une vraie histoire de meurtre
(de chien) avec des adolescents aventureux. Cela se passe dans les rues de Montauban
que Luc Passera connait bien et cela donne envie d'aller visiter cette ville.
On parle beaucoup du muséum d'histoire naturelle qui aurait abrité
l'exposition "Mille
milliards de fourmis" qui serait venue à Montauban. Je doute
que ce soit vrai. Cette exposition a été crée au Palais
de la Découverte en 2013, puis est partie dans d'autres muséums
(voir Expositions).
Cela donne un prétexte pour parler des fourmis et on découvre
plein de choses. Je ne dévoilerai rien en disant que la fourmi
balle de fusil (Paraponera clavata) qui semble fasciner Luc Passera
est impliquée dans l'histoire.
Quelques citations et autres points intéressants:
- "Il y a mille milliards de fourmis, c'est écrit sur le musée.
Papi répondit en riant. -Tu les compteras ! C'est un bon exercice de
calcul." (p.29)
- "Le myrmécologue
est un savant qui étudie les fourmis. Éva qui avait pris l'option
latin en cinquième décréta : "Formicologue aurait
été plus clair". (p.39)
- Au muséum on parle d'Auguste
Forel. On voit le billet suisse de 1 000 francs à son effigie (p.40)
et un portait de d'Oskar Kokoschka (1910) que j'ai découvert (p.41-42).
- La vie des fourmis
champignonnistes résumée pages 42 et suiv. : " À
côté des feuilles vertes on avait aussi placé des pétales
de roses si bien que les fourmis qui revenaient vers le nid formaient une colonne
où alternaient des porteuses de fragments verts ou roses. On aurait cru
voir une armée de porte-drapeaux !" (p.43).
- Et bien sûr la Paraponera
: "Le venin est très toxique et une seule fourmi peut tuer une
souris en 10 minutes" (p.46)
- Le chien Belzébuth pourrait être mort d'un venin neuropeptide
selon le vétérinaire (p.58). Il semble bien équippé
en analyses chimiques puisque ces neuropeptides viennent seulement d'être
découverts.. (voir Venins)
- Toujours sur les Paraponera : "Les fourmis ne sont pas muettes;
elles parlent"; "J'entends Criii... Criiii... Criiii."; "C'est
leur cri d'alarme... Ces fourmis balle de fusil sont vraiment extraordinaires.
Personne ne voudra nous croire quand on dira que l'on a entendu des fourmis
parler." (p.70) (Voir Stridulations)
- La tarte de Madame Arbus ; "A la troisième ou quatrième
[cerise] Gaëtan poussa un cri de dégoût et recracha le fruit...
C'est plein de fourmis. je les reconnais avec leur tête rouge... Les mêmes
que celles qui circulent dans le jardin à Toulouse le long du fil à
linge de maman." Il suit les ouvrières dans le jardin, elles
grimpaient sur la cabane de Belzébuth et trouve le nid dans les plaques
de polystyrène du toit. (p.82-83). Il s'agit bien sûr des Crematogaster
scutellaris que l'on voit souvent dans les dépendances des maisons.