Reine des fourmis
Alain Lenoir Mis à jour 24-Aoû-2023
La reine des fourmis fait l'objet d'une attention tout particulière !!
A la découverte du monde des fourmis
La reine émet des phéromones. Certaines espèces n'ont pas de reine mais des ouvrières fécondées pondeuses. D'autres espèces sont polygyniques (plusieurs reines). Dans certaines espèces comme Cataglyphis niger, la reine est entourée d'une cour royale (Voir Cataglyphis)
Elle est l'individu qui vit le plus longtemps dans la colonie, voir Keller et Genoud (1997) et La Recherche (1998). Le record de longévité est de 28 ans pour la petite fourmi noire des jardins Lasius niger (Keller 1998). Pour les termites cela peut aller jusqu'à 40 ans Vidéo. La longévité des reines et rois de termite commence à être expliquée par l'expression des gènes. Comment les reines et les rois de termite restent-ils en bonne santé pendant des décennies ? 5 ans de travail international, avec Mireille Vasseur-Cognet (IRD Bondy). La majorité des mesures ont été faites sur le corps gras, qui est un organe de stockage des nutriments chez les insectes. Ils ont observé de multiples changements dans l'expression des gènes entre les castes et des différences dans les concentrations de métabolites (Séité et al 2022). Voir Communiqué grand public.
Dans le film "Planète animale, les jeux de l'amour" (France 2, 8 février 2022) il y a une petite séquence sur les termites avec de belles images de la reine et de sa cour. Commentaire un peu désuet, par exemple "La reine ordonne à ses soldats" ou "sur ordre de la reine". On sait bien qu'il n'y a pas de "chef" chez les insectes sociaux.
En voici quelques images de BD
La reine des fourmis (Les fourmis roots, R. Eva et J. Floro, Desnel Jeunesse 2007)
Dans le Bull UIEIS Toulouse 1988 :
Selon Fourmi verte (1994) :
Quelques photos
- La reine de Camponotus sylvaticus au parc animalier près de Pau (Exotic Park)
Selon Laurent Keller (2017) il n'y a pas de chef chez les fourmis. Contrairement à ce que l'on peut croire la guerre n'est pas commandée par un chef ni par la reine.
Mais aussi "Ces lâches de fourmis vertes ne veulent pas vraiment la guerre, s'exclaffa la reine. Elles ne se battront que si je donne l'ordre à mon armée d'attaquer." (Toujours maudit de D. Safier, 2016).
Une
trouvaille dans Forel "Le
monde social des fourmis du globe",
Tome 5, 1923 (p. 155)
"Selon Wheeler les fourmis et les mammifères paraissent tous
deux être apparus à la période dite mésozoique ou
secondaire, alors que la vie commençait à battre son plein sur
notre globe. Comme le relève le même auteur la fourmilière
est une société de femelles et de leurs dérivés
polymorphes. Le stupide mâle n'y joue qu'un rôle accessoire d'humble
suivant. Les deux sexes humains se complètent par contre réciproquement
par des facultés mentales en somme équivalentes. L'instinct social
héréditaire des fourmis leur permet de vivre sans chefs, sans
guides, sans police et sans lois dans une anarchie admirablement co-ordonnée;
les humains en sont absolument incapables, sans retomber immédiatement
dans un banditisme triomphateur qui les force alors à s'asservir de nouveau
sous des chefs. Telle est la vieille tragédie humaine mille fois répétée
dans l'histoire." (voir en pdf)
Selon Fourmi verte (1994) : :
Le rôle des protéines cuticulaires volatiles dans les contacts "body shaking" chez les termites Reticulitermes flavipes. Les reproducteurs ont plus de protéines différentes que les ouvriers et une composition spécifique. Ces résultats préliminaires montrent que la communication n'est pas limitée aux hydrocarbures (Ruhland et al 2023).
Fécondité
des reines de Formica fusca (Ozan
et al 2023).
- Ozan, M., H. Helanterä, P. d'Ettorre and L. Sundström
(2023). Queen fecundity, worker entourage and cuticular chemistry in the ant
Formica fusca. Proceedings of the Royal Society
B: Biological Sciences 290(2004): 20230861. doi:10.1098/rspb.2023.0861
Voir
- CNRS (2018) Vidéo.
Le termite qui peut vivre 40 ans. lejournal.cnrs.fr, 21 décembre 2018,
p. https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-mystere-de-la-reine-termite
- Keller, L. and M. Genoud (1997). Extraordinary lifespans in ants: a test
of evolutionary theories of ageing. Nature 389: 958-960.
- Keller, L. (1998). Queen lifespan and colony characteristics in ants and
termites. Insectes Soc. 45: 235-246.
- La Recherche (1998). De l'avantage d'être sociable... La Recherche
n° 305, janvier 1998.
-
Ruhland, F., G. Gabant, T. Toussaint, M. Nemcic, M. Cadène and C. Lucas
(2023). Reproductives signature revealed by protein profiling and behavioral
bioassays in termite. Scientific Reports 13(1): 7070. 10.1038/s41598-023-33252-6
- Séité,
S., M. C. Harrison, D. Sillam-Dussès, R. Lupoli, T. J. M. Van Dooren,
A. Robert, L.-A. Poissonnier, A. Lemainque, D. Renault, S. Acket, M. Andrieu,
J. Viscarra, H. S. Sul, Z. W. de Beer, E. Bornberg-Bauer and M. Vasseur-Cognet
(2022). Lifespan prolonging mechanisms and insulin upregulation without fat
accumulation in long-lived reproductives of a higher termite. Communications
Biology 5(1): 44. doi: 10.1038/s42003-021-02974-6. Libre
d'accès.
- Torossian.
BT -Bibiothèque de Travail- de C. Freinet, n°1039, 1992, p.15
Pdf