Fourmis et canicule
Mis
à jour le
15-Aoû-2025
Concours pour l'été de la canicule : choisissez la fourmi (ou autre insecte social) symbole de la canicule. Envoyez avec des photos à Alain Lenoir. Bilan fin septembre.
Voir "Ces animaux s'adaptent aux chaleurs les plus extrêmes", National Geographic, de Christine Peterson, 11 juillet 2025. Des renards aux wombats, ces animaux se sont adaptés à la vie dans le désert. Cependant, pour leur survie, leur évolution devra s’accélérer au rythme du changement climatique. "Il reste cependant de l'espoir pour certains animaux. Les fourmis vivant en ville, du genre Temnothorax, peuvent évoluer sur plusieurs générations afin de pouvoir tolérer quelques degrés de plus, soit entre 46 et presque 48 degrés Celsius... La fourmi argentée du Sahara construit des repaires souterrains pour échapper à des températures frôlant les 50 degrés et n'en sort que brièvement pour se nourrir."
Et un peu d'humour : les foumis qui résistent le mieux au froid selon Luc Passera (mail 14 août 2025) : "Les fourmis et le froid ? Leptothorax acervorum vit au-delà du cercle polaire où la température descend (descendait ?) à - 57°C. Mais elle se réfugie dans des branchettes où il ne fait que -25 °C. Elle n’éclate pas car elle fabrique du glycérol, pratique assez généralisée chez les insectes d’ailleurs." Voir dans Wikipedia un article très bien fait, mais qui ne parle pas de la résistance au froid..
Voir
-
Heinze, J., Foitzik, S., Fischer, B., Wanke, T. and Kipyatkov, V.E. (2003), The significance of latitudinal variation in body size in a holarctic ant, Leptothorax acervorum. Ecography, 26: 349-355. https://doi.org/10.1034/j.1600-0587.2003.03478.x. La taille des ouvrières augmente avec la latitude.
- Heinze, J., Stahl, M., & Hölldobler, B. (1996). Ecophysiology of hibernation in boreal Leptothorax ants (Hymenoptera: Formicidae). Écoscience, 3(4), 429–435. https://doi.org/10.1080/11956860.1996.11682360. Survivance à -25°
Les premières réponses
Cataglyphis déjà 3 votes. Autres fourmis citées : Melophorus (2), Nylanderia, Dorymyrmex.
- Claude Lebas (mail du 15 août 2025) : "A ta question je serai tenté de répondre Cataglyphis bombycina. Mais elles "trichent" : leur morphologie est adaptée : Hautes sur pattes, championne olympique du sprint. J'avais évoqué le sujet avec Serge Aron en mai. Il est allé en Namibie et a pu comparer l'adaptation à des températures extrêmes entre plusieurs espèces. Melophorus bagoti serait la plus apte à ne pas cuire au soleil !"
- page de SErge Aron
Cataglyphis bombycina, ces fourmis ont un système
de navigation très perfectionné avec le soleil et peuvent aller
jusqu'à 600 m de leur nid, courant jusqu'à 1m/s (300 m/s à
l'échelle humaine). Elles sont capables de résister à des
chaleurs de 50° (même peut-être 60°), ce qu'aucun autre
animal ne peut faire. C'est grâce à leurs poils, ce qui leur a
valu le nom bombycina du latin robe de soie. Selon Serge
Aron : "C'est un cas vraiment extraordinaire car les poils de ces
fourmis ont une section triangulaire, et non pas circulaire comme nous. Cette
formation particulière leur permet de créer un effet miroir et
de réfléchir la lumière à 98 %. Voilà donc
d'où vient cette couleur argentée au soleil !". Et Quentin
Willot de l'équipe d'Aron "On a réussi à montrer
que cet insecte est capable de protéger ses muscles pendant sa course
sur un sable chaud à 80°C"
- Rumsais Blatrix (mail du 13 août 2025) : "Je vote pour Cataglyphis bombycina. Parmi les fourmis qui vivent dans les milieux désertiques les plus extrêmes (Cataglyphis, Pogonomyrmex, Ocymyrmex, Melophorus), c'est celle qui semble avoir le plus d'adaptations à la chaleur: elle a de très longues pattes, elle se déplace très rapidement, elle est capable de lever le gastre à la manière si caractéristique des Cataglyphis, et elle a un niveau constitutif d'expression des HSP (Heat Shock Protein) très élevé par rapport à d'autres Cataglyphis. C'est peut-être un biais de connaissances, puisque c'est probablement la fourmi désertique la mieux étudiée, mais dans l'état actuel des connaissances ça me parait l'espèce de fourmi la mieux adaptée à la chaleur. Voir la revue de Perez et Aron (2020) : Perez, R., & Aron, S. (2020). Adaptations to thermal stress in social insects: recent advances and future directions. Biological Reviews, 95(6), 1535-1553."
- Abel Bernadou (mail du 12 août 2025) : "En cette période de canicule, je suis tenté de proposer Cataglyphis bombycina: elle, au moins, est taillée pour affronter la fournaise..."
- Elena Angulo (mail du 12 août 2025) : "je vote pour Cataglyphis velox"
- Luc Passera (mail du 12 août 2025) : "Pour moi ce sera l'australienne Melophorus hirsutus si bien adaptée aux températures extrêmes." (Melophorus sur Antwiki)
- Jacques Delabie au Brésil (mail du 12 août 2025) : "Je pense que les lecteurs de ton dictionnaire vont voter à leur large majorité pour les Cataglyphis et je les comprends. Mais comme chacun doit prêcher pour sa propre paroisse et qu'il n'y a pas de Cataglyphis par ici, mon vote va à Dorymyrmex thoracicus, pratiquement la seule fourmi (avec d'autres de son genre, et des Brachymyrmex et des Forelius) que tu verras fourrager sur le sable de la plage en plein coeur de l'été quand le soleil est au plus haut. " (Dorymyrmex sur Antwiki)
- Xim Cerda (mail du 12 août 2025) : "pour moi la fourmi de la canicule est Nylanderia jaegerskioeldi, qui a envahi notre maison de Seville (patio compris) (blog en espagnol de Carlos Pradera mais avec belles photos de cette espèce: https://desinsectador.com/2016/11/22/hormiga-nylanderia-jaegerskioeldi-hymenoptera-formicinae-en-almeria/). Les ouvrières courent sur le sol de notre cuisine pendant mon petit-déjeuner ou mon dîner, mais heureusement, elles grimpent très rarement sur la table. Je pensais qu'elles auraient éradiqué les Pheidole pallidula, mais ce n'est pas le cas. Les Pheidole sont moins courantes, mais elles sont toujours présentes dans la maison, transportant parfois des morceaux de cafards. Et c'est la même chose dans notre citronnier du jardin: bien que les Nylanderia courent le long du sol, celles qui grimpent sur le tronc sont toujours les Crematogaster scutellaris. Elle a l’air d’être une nouvelle espèce envahissante mais que pour l’instant n’a pas monopolisé notre maison (et ça doit faire 3 ans que nous l’avons)".

Et une vieille fourmi sous la canicule, de Nuria Cerda (date ?) : 
Rappel. En juin 2020 Jacques Delabie propose de voter pour l'espèce de fourmi ou d'insecte social qui serait celle du confinement. Voir le résultat.