Epingle 1130 Fausse-Teigne vraie plastivore

Alain Fraval (mars 2020)

Galleria mellonella (Lép. Pyralidé), la Fausse-Teigne de la cire, ravageur des ruches mal tenues, grignote le plastique, c’est connu depuis longtemps. Cet insecte va-t-il sauver la Planète des plastiques qui l’étouffent ? En tous cas, selon les travaux de chercheurs de l’université Brandon (Manitoba, Canada), il est un bon plyéthylènivore, plus rapide que la « nature » qui nous débarrasse de ces polluants en 100 ans.
Dans leur labo, 60 chenilles ont consommé 30 cm² de sac d’épicerie en 1 semaine. Avec ce seul matériau pour provende, les larves survivent 7 jours. La chenille digère effectivement le plastique et ses excréments, liquides, contiennent de l’éthylène glycol C2H6O2, produit de la métabolisation du polyéthylène. Dans les premiers jours du régime plastique, l’abondance des mico-organismes du tube digestif augmente considérablement. De ce microbiome, les chercheurs ont isolé une bactérie du genre Acinetobacter impliquée dans la digestion du plastique, laquelle peut en vivre un an. Mais c’est l’association symbiotique entre elle et la Fausse-Teigne qui offre les meilleures performances.
L’éthylène glycol nous sert par ailleurs d’antigel ; c’est un produit toxique.

Article source (en anglais, gratuit) : Cassone, B. J., H. C. Grove, O. Elebute, S. M. P. Villanueva and C. M. R. LeMoine (2020). Role of the intestinal microbiome in low-density polyethylene degradation by caterpillar larvae of the greater wax moth, Galleria mellonella. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 287(1922): 20200112. doi:10.1098/rspb.2020.0112
Illustration : crottes solide de chenilles de la Fausse-Teigne d’une ruche, et liquides de celles ayant grignoté du plastique. Clichés des auteurs
À (re)voir : la photo de couverture du dernier numéro d’Insectes (195, 4e tr. 2019).
À (re)lire, l’Épingle de 2015 (n° 1061) Polyéthylènophagie et celles de 2017 (n°1152) : Polyéthylénophage et Polyéthylénophage ?

(Lien vers le site de l'Opie)