Envoyé spécial du 15 février 2001

Termites : l’invasion silencieuse
Un reportage de Philippe Visseyrias, Pascal Stelletta, Eric Giet et Anne Rouet

Quand on découvre leurs dégâts, il est généralement trop tard. Les boiseries, les poutres, les montants de porte sont à changer. Les traitements? Chers (30 000 F pour une maison en moyenne), inefficaces parfois, et jamais remboursés par les assurances.

Les termites agissent dans l’ombre. Discrets, sournois, mais extrêmement voraces, ces insectes minuscules(4mm de long) sont en passe de devenir en France une préoccupation nationale. A tel point que l’Assemblée Nationale a dû adopter une loi visant à organiser la lutte.

16 départements français étaient concernés par des attaques de termites en 1953. Ils sont 56 aujourd’hui. Officiellement, plus de 2500 communes en France sont touchées. Des maisons, des immeubles… Et ce recensement n’est pas exhaustif. Ce qui apparaît il y a encore quelques années comme un phénomène local limité au sud-ouest de la France progresse vers l’intérieur du pays: A chaque fois, ou presque l’homme est responsable de la progression de ces insectes dévoreurs de bois et de papiers, en transportant d’une ville à l’autre, d’une maison dans l’autre, des pièces de bois et des gravats pleins de termites.

Les grandes villes sont devenues leur terrain de chasse favori: chaleur, humidité, bois mort… Tous les ingrédients sont là pour que les termites s’épanouissent. Face à ce fléau: rien, ou presque, jusqu’à aujourd’hui. Pendant des années, les pouvoirs publics ont fermé les yeux devant ce phénomène. Aujourd’hui, on trouve des termites de Nice à Paris, en passant par Bayonne, Bordeaux, la banlieue de Grenoble… On en trouve même au sein du marché aux Puces de St Ouen.

L’homme organise désormais sa défense contre la prolifération des termites. Mais n’est-il pas trop tard?