Julien Le Breton

Alain Lenoir Mis à jour 27-Aoû-2023

Thèse à Toulouse (2003) "Etude des interactions entre la fourmi Wasmannia auropunctata et la myrmécofaune : comparaison d'une situation en zone d'introduction, la Nouvelle Calédonie et d'une situation en zone d'origine, la Guyane Française", sous la direction d'Alain Dejean et Jean Chazeau, en collaboration avec Hervé Jourdan et Jérôme Orivel. Pdf

A participé au film "Le jardin des fourmis - Guyane française" (2004).

En 2022 permaculteur en Nouvelle-Calédonie.

Publications :
- Le Breton, J., J. Chazeau and A. Dejean (2002). Field experiments to assess the use of repellent substances by Wasmannia auropunctata (Formicidae: Myrmicinae) during food exploitation. Sociobiology 40: 437-442.
- Le Breton, J., J. H. C. Delabie, J. Chazeau, A. Dejean and H. Jourdan (2004). Experimental evidence of large scale unicoloniality in the tramp ant Wasmannia auropunctata (Roger). Journal of Insect Behavior 17: 263-271.
- Le Breton, J., H. Jourdan, J. Chazeau, J. Orivel and A. Dejean (2005). Niche opportunity and ant invasion: the case of Wasmannia auropunctata in a New Caledonian rain forest. Journal of Tropical Ecology 21: 93-98.

Résumé de la thèse :
Nos travaux traitent de la prolifération de la petite fourmi de feu Wasmannia auropunctata (Roger) en Nouvelle-Calédonie (NC). L’étude a porté sur les relations intra spécifiques (structure sociale des populations) et inter spécifiques (avec les autres fourmis) de W. auropunctata dans une zone d’introduction (la Nouvelle-Calédonie) et dans sa zone d’origine (la Guyane Française). Elle a mis en évidence l’unicolonialité de W. auropunctata pour toute la NC, où elle forme une super colonie. Conséquence de l’insularité, la dysharmonie de la myrmécofaune néo-calédonienne pourrait en partie expliquer sa faible résistance. La myrmécofaune arboricole est peu représentée. W. auropunctata qui exploite activement les ressources arboricoles, profite alors d’une opportunité de ressources. Au sol, les espèces dominantes, appartenant au genre Pheidole, ont des réactions inadaptées lors des rencontres. Seule P. megacephala, une autre introduite, peut opposer une résistance significative, mais son implantation entraîne de graves désordres écologiques. Dans les zones d’origine nous avons trouvé des repères nécessaires à une meilleure compréhension (1) des mécanismes prédisposant l’espèce à devenir invasive et (2) des facteurs de régulation. Ainsi des populations homogènes de W. auropunctata peuvent couvrir de larges territoires, en zones naturelles ou dégradées. Ces caractéristiques sont un pas vers l’unicolonialité. En Guyane, les espèces des genres Pheidole et Solenopsis très compétitives et agressives, défendent efficacement les ressources. Une fourmi légionnaire (Neivamyrmex sp.) est un prédateur efficace. Néanmoins, même en Guyane, les caractéristiques sociales de W. auropunctata lui permettent de développer d’importantes populations lorsque des perturbations du milieu réduisent fortement la diversité de la myrmécofaune. Les pistes chimiques et génétiques seront explorées plus finement pour améliorer les méthodes de contrôle actuelles.
Mots-clés : Invasions biologiques, Wasmannia auropunctata, Opportunité de niche, Unicolonialité, Fourmis envahissantes, Nouvelle-Calédonie, Guyane Française, Brésil