Alain Kermarrec (1943-2003)

Mis à jour le 22-Mai-2023

Alain Kermarrec, chercheur INRA

Ancien d'Agro-Montpellier. Responsable de la Station INRA à La Guadeloupe en 1971 et pendant 28 ans. A travaillé entre autres sur les fourmis manioc Acromyrmex.

Hommage dans le bulletin INRA. Très mauvaise copie, si quelqu'un peut trouver l'original ..

A découvert l'existence du chlordécone en Guadeloupe dans les années 1990 et a attiré l'attention des responsables INRA (voir audition de Luc Multigner à l'Assemblée Nationale le 1er juillet 2019).
"M. Luc Multigner. Je suis directeur de recherche à l’INSERM, un établissement public à caractère scientifique et technologique. Étant épidémiologiste, je m’intéresse aux populations. Par un concours de circonstances, j’ai appris l’existence du chlordécone en 1997, en Guadeloupe, par Alain Kermarrec, à l’époque directeur de recherche à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), malheureusement décédé depuis. Cela correspondait à un moment où je souhaitais, alors que je résidais à Paris, poursuivre mes études sur les conséquences sanitaires des expositions aux pesticides. Je m’étais intéressé aux Antilles parce que les cultures tropicales sont connues pour être très exposées à des nuisances de tout type, et de ce fait conduisant à l’usage intensif de produits phytosanitaires et de pesticides. En épidémiologie, pour mettre en évidence des conséquences sanitaires, il faut bien sûr travailler sur des régions où l’exposition est importante : pour pouvoir conclure. C’est donc au moment où je m’intéressais d’une façon générale à la problématique des pesticides, en particulier chez les travailleurs agricoles de la banane, qu’Alain Kermarrec m’a demandé si j’avais déjà entendu parler du chlordécone. Je lui répondis : « Dieu sait si je connais des pesticides, mais celui-là, je n’en ai jamais entendu parler. » Il me communiqua alors un exemplaire, que je conserve toujours, du rapport qui, au nom de l’INRA, fut remis en 1980 au Ministère chargé de l’environnement. Sa lecture m’a laissé pratiquement tétanisé lorsque j’ai découvert le niveau de contamination de la faune sauvage, terrestre, aquatique et volatile par différents produits phytosanitaires de type persistant. La colonne qui correspondait à celle de cette molécule, le chlordécone, dépassait d’un facteur dix, cent, parfois mille, celles des autres pesticides. Lorsqu’Alain Kermarrec me demanda si je pensais que cela pourrait finalement conduire à des problèmes chez l’homme, je me suis dit, qu’étant donné la nature de ces molécules, qui se bio-accumulent dans la chaîne eutrophique, il y avait de fortes chances pour qu’effectivement, tôt ou tard, la population soit concernée."

Quelques articles sur les fourmis
- Febvay, G., F. Mallet and A. Kermarrec (1984). Attractivite du couvain et comportement des ouvrieres de la fourmi attine Acromyrmex octospinosus (Reich) (Hym. Formicidae). Actes Colloques Insectes Sociaux 1: 79-86. Pdf
- Torregrossa, J. P., G. Febvay and A. Kermarrec (1981). Les stades larvaires chez la fourmi attine Acromyrmex octospinosus (Reich) (Hym., Formicidae). Bull. Int. UIEIS, Toulouse1981: 126-128. Pdf
- Febvay, G., P. Bourgeois and A. Kermarrec (1985). Antiappetants pour la fourmi attine Acromyrmex octospinosus (Reich) (Hymenoptera - Formicidae) chez certaines especes d’igname (Dioscoreaceae) cultivees aux Antilles. Agronomie 5: 439-444. https://hal.inrae.fr/hal-02726165. Pdf