Alain Lenoir Mis à jour 06-Oct-2020
Toulouse. Un
jeu vidéo dans une termitière (ladepeche.fr, 30 mai 2018, Lien
et vidéo sur Youtube)
"Le Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA/CNRS/Université
Toulouse III Paul-Sabatier) a toujours mis un point d'honneur à restituer
ses travaux au grand public (conférences, animations, échanges
en milieu scolaire, etc). Pour aller plus loin dans le partage des connaissances,
l'équipe d'étude du comportement collectif s'est lancée
dans un jeu vidéo interactif à l'intérieur d'une termitière.
Termitia,
né en 2010, a d'abord été conçu comme un outil de
recherche. «Nous nous intéressons à la construction des
nids chez les fourmis, les termites et les fourmis. Pourquoi sont-ils à
la bonne taille, à la bonne hauteur ? Nous devons sans cesse faire des
hypothèses mais pour bien caractériser les nids, nous devons aussi
travailler au niveau des insectes », explique Christian Jost, enseignant
chercheur au CRCA. Les premières visualisations de l'intérieur
d'une termitière, réalisées grâce à l'utilisation
de la tomographie (technique de radiographie en coupes), ont permis d'explorer
tous les recoins du nid. Elles ont également séduit les médiateurs
de l'équipe Science Animation qui y voient matière à créer
un «Serious game» pour sensibiliser à la culture scientifique.
Une première version -bêta- est alors mise en ligne en 2014. «L'idée
était d'attirer les joueurs dans le monde scientifique, leur montrer
la beauté du monde animal et leur faire acquérir des connaissances
en jouant», complète le chercheur. Aujourd'hui, une version3D,
avec un casque de réalité virtuelle, est en cours de développement
(avec le concours de Thimothée Thibault, étudiant en informatique
à l'université Toulouse III-Paul-Sabatier et l'Institut de Technologies
Avancées en sciences du vivant). Elle permet de se mettre dans la peau
d'un termite archéologue. «Ce voyage intérieur nous aide
à mieux comprendre les règles comportementales des termites. Par
exemple, nous avons pu mesurer les tunnels de connexion. De faible diamètre,
ils correspondent à la taille de la tête d'un soldat… Ce
qui était décrit dans la littérature scientifique devient
évident !», précise Christian Jost."