Brandon Duquenoy
Alain Lenoir Mis à
jour
01-Sep-2025
Brandon Duquenoy, thèse en cours 2024-2027
Projet de thèse :
Maintien du polymorphisme social et de dispersion chez la fourmi Myrmecina graminicola : effets phénotypiques, préférences d'accouplement et sélection spatiale. Sous la dirction de Thibaud Monnin, Mathieu Molet.
La dispersion est essentielle pour que les organismes atteignent et colonisent de nouveaux habitats. Les stratégies de dispersion suscitent un intérêt scientifique croissant et revêtent une importance écologique dans un monde où les changements environnementaux sont omniprésents. Certaines espèces de fourmis, comme la fourmi Myrmecina graminicola, présentent des stratégies de dispersion originales impliquant diverses combinaisons de traits morphologiques, comportementaux et physiologiques. Chez Mymercina graminicola, les reines adoptent soit une stratégie dispersive, soit une stratégie compétitive. Les reines adoptant la stratégie dispersive sont ailées. Elles se dispersent en volant, fondent des colonies de manière solitaire et sont intolérantes à la présence d'autres reines. En revanche, les reines utilisant une stratégie compétitive sont aptères. Elles se dispersent sur une distance limitée avec des ouvrières, fondent des colonies avec leur aide et acceptent souvent des reines supplémentaires au sein de la colonie. Ces stratégies de dispersion et d'organisation sociale des colonies sont déterminées par deux supergènes, chacun avec deux allèles. Un supergène détermine si la reine est ailée (génotype WW) ou aptère (WA), et l'autre si la colonie a une reine (monogynie, génotype MM) ou plusieurs (polygynie, MP). Les reines ailées forment toujours des colonies monogynes (WW_MM), tandis que les reines aptères peuvent former des colonies polygynes (WA_MP) ou rester monogynes (WA_MM). Le projet de doctorat s'appuiera sur des études récentes de cette espèce (Finand et al. 2023, 2024 ; Taupenot et al. en préparation), en utilisant les connaissances nouvellement acquises sur la détermination des supergènes pour la stratégie de dispersion et l'organisation sociale. Le doctorant évaluera le lien entre les génotypes sous-jacents et le choix de partenaire des reines, leur succès à fonder des colonies dans des conditions naturelles, leurs interactions comportementales, la dynamique de croissance des colonies, la production sexuée et la fitness globale des colonies. Les expériences en laboratoire incluront la manipulation du fond génétique des colonies, des dispositifs de jardins communs et de croisement de jeunes, ainsi que des réintroductions dans des enclos sur le terrain. Les méthodes comprendront l'éthologie, la morphométrie et les analyses statistiques. Les axes de recherche seront discutés avec Le doctorant en fonction de ses intérêts spécifiques. L'étudiant(e) sera basé(e) à l'iEES Paris, en plein centre de Paris, offrant un environnement stimulant où il pourra interagir avec d'autres doctorants, postdoctorants et chercheurs en écologie comportementale, fonctionnelle, évolutive et théorique. Le projet de doctorat fait partie d'un projet de recherche ANR plus large sur la détermination génétique et les succès relatifs des deux stratégies alternatives de M. graminicola (''Organisation sociale et dispersion : le double rôle d'un supergène chez les fourmis''). L'environnement de recherche direct comprendra un autre doctorant, un postdoctorant et deux généticiens (Claudie Doums, Stefano Mona) étudiant la structure et l'évolution des supergènes et la génétique des populations de M. graminicola, situés dans un institut voisin (Institut de Systématique, Évolution et Biodiversité) au MNHN, un écologue théoricien (Nicolas Loeuille) situé à l'iEES Paris, et une éthologue (Patrizia d'Ettorre) de l'Université Sorbonne Paris Nord. Le doctorant participera aux réunions mensuelles de l'ANR.