Alain Lenoir Mis à jour 08-Fév-2024
A fait son doctorat au CEFE à Montpellier sous la direction de Alan Vergnes et Pierre Jay-Robert. Thèse soutenue le 14 octobre 2022 : "Le complexe Tapinoma nigerrimum : Effets de l'urbanisation sur sa répartition et sur sa structuration génétique. Conséquences des espèces proliférantes du complexe sur la myrmécofaune dans le sud de la France."
Publication (Centanni et al 2022) sur sa thèse avec commentaires dans Myrmecological News Blog du 9 février 2022 et de très belles photos. Elle a échantilloné plus de 900 sites. Les fourmis ont été identifiées avec des microsatellites. C'est Tapinoma darioi qui se trouve le plus souvent dans les zones urbanisées (8% des sites) alors que T. nigerrimum (s.str.) reste dans les zones naturelles non urbanisées et loin de la mer (22% des sites). T. magnum est peu présente dans ces zones (0,65% des sites), elle est beaucoup plus présente en bord de mer. T. magnum et T. darioi forment des supercolonies. T. ibericum et T. madeirense sont aussi trouvées (0,10%, soit 1 site et 9,8% des sites respectivement). 60% des sites n'ont pas de Tapinoma.
 Mail du 3 décembre 
  2020 : "Après avoir suivi deux masters, en Biologie de la conservation 
  et en Écologie chimique, je suis actuellement doctorante au CEFE (Centre 
  d’Ecologie Fonctionnelle et Évolutive) dans l’équipe 
  Ecologie des Systèmes Anthropisés basée à l’université 
  Paul Valéry de Montpellier. Encadrée par Alan Vergnes et Pierre 
  Jay Robert, je m’intéresse aux espèces invasives et plus 
  particulièrement aux fourmis du complexe Tapinoma nigerrimum.
  Les activités humaines ont fait entrer le monde dans une période 
  de changements globaux où l’on observe un déclin majeur 
  des espèces. Les invasions biologiques sont un des facteurs responsables 
  de ce déclin. En raison de leur rôle majeur dans le fonctionnement 
  des écosystèmes, les impacts des fourmis envahissantes sont souvent 
  très importants.
  Mon sujet d’étude porte sur les causes et les conséquences 
  d’une invasion biologique, sur le cas des fourmis du complexe T. 
  nigerrimum sur le territoire du grand Montpellier. Ce complexe est composé 
  de quatre espèces : T. darioi, T. ibericum, T. magnum et T. nigerrimum. 
  T. darioi, T. ibericum et T. magnum présentent des caractéristiques 
  d'espèces envahissantes, formant de grandes supercolonies (Seifert et 
  al., 2017). Au contraire, T. nigerrimum sensus novo ne semble pas former de 
  supercolonies.Nous avons dans un premier temps étudié les effets 
  de l’urbanisation sur les différentes espèces du complexe 
  à l’échelle du paysage selon un gradient d’urbanisation. 
  Pour cela, au cours de ma thèse, nous avons donc établi une importante 
  cartographie de la répartition du complexe T. nigerrimum à 
  un niveau territorial autour du grand Montpellier. Ce travail complète 
  et affine l’étude de Seifert et al. (2017) réalisée 
  à une échelle européenne. Ainsi, les différentes 
  espèces du complexe ont été identifiées génétiquement 
  à l’aide de séquences microsatellites de l’ADN mitochondrial 
  en collaboration avec Bernard Kaufmann, chercheur au Laboratoire d'Ecologie 
  des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés à Lyon. Nos résultats 
  ont montré que T. magnum était peu présente dans 
  notre zone d’étude centrée sur Montpellier. T. darioi 
  et T. nigerrimum ont répondu de façon contrastée 
  à l’urbanisation. Un article portant sur ces résultats est 
  en cours de finalisation. Nous projetons également de mesurer le caractère 
  envahissant en définissant la structure coloniale, c'est-à-dire 
  en déterminant s’il s’agit de plusieurs colonies indépendantes 
  ou d’une supercolonie, en suivant une approche en génétique 
  des populations.
  Nous souhaiterions ensuite évaluer les conséquences de la prolifération 
  de T. darioi dans les parcs urbains du territoire sur la myrmécofaune 
  locale, en étudiant en parallèle les divers types de sol et de 
  gestions utilisées. Cette expérimentation devrait normalement 
  se dérouler au printemps 2021."
Résumé 
  de la thèse ;
  L'urbanisation modifie le paysage et le fragmente, créant des opportunités 
  pour l'établissement d'espèces invasives natives ou introduites. 
  Les invasions biologiques sont connues comme étant une des causes principales 
  responsables de la dégradation de la biodiversité et impactent 
  ainsi le fonctionnement des écosystèmes. Parmi les espèces 
  invasives, on peut citer les fourmis qui peuvent affecter les autres espèces 
  et notamment la myrmécofaune. Nous nous intéressons ici au complexe 
  d'espèces de fourmis Tapinoma nigerrimum. Une des espèces du complexe 
  occupe des habitats naturels ouverts dans la région méditerranéenne 
  et construit des nids uniques, les autres prospèrent dans les zones urbanisées 
  du sud de l'Europe notamment dans la ville de Montpellier et forment des supercolonies 
  au caractère invasif. Cette ville et ses environs ont été 
  choisis pour notre étude car ils ont la particularité de combiner 
  une urbanisation qui s'est rapidement développée et la présence 
  de ces espèces. Ainsi, l'objectif de cette thèse était 
  d'étudier l'effet de l'urbanisation sur la répartition et sur 
  la structuration génétique des espèces du complexe dans 
  le sud de la France. Nous avons également analysé les effets de 
  la présence d'une des espèces invasives du complexe, T. darioi, 
  sur la myrmécofaune. L'urbanisation a mis en évidence des réponses 
  distinctes pour deux des espèces du complexe présentes dans la 
  zone d'étude. Tandis que T. nigerrimum sstr. est impactée négativement 
  et préfère les zones naturelles, T. darioi est favorisée 
  par le milieu urbain jusqu'à un certain seuil. Une structuration génétique 
  est également observée pour ces deux espèces où 
  les facteurs historiques et naturels paraissent avoir plus d'effet que l'urbanisation 
  pour T. nigerrimum et où la dispersion de T. darioi semble être 
  assurée par les activités humaines, potentiellement, par le transport 
  de plantes ornementales. Tapinoma darioi n'a actuellement pas montré 
  d'effet sur les autres fourmis qui semblent pour la majorité partager 
  la même niche. 
Réf
  - Centanni, J., B. Kaufmann, R. Blatrix, O. Blight, A. Dumet, P. Jay-Robert 
  and A. Vergnes (2022). High resolution mapping in Southern France reveals that 
  distributions of supercolonial and monodomous species in the Tapinoma nigerrimum 
  complex (Hymenoptera: Formicidae) are related to sensitivity to urbanization. 
  Myrmecological News: 41-50. doi: 10.25849/myrmecol.news_032:041. 
  Pdf 
     AppendixS3   
  Supplement 
  - Centanni, J. (2022) Searching for ants of the Tapinoma 
  nigerrimum complex in the south of France. Myrmecological News Blog, https://blog.myrmecologicalnews.org/2022/02/09/searching-for-ants-of-the-tapinoma-nigerrimum-complex-in-the-south-of-france/.