Alain Lenoir Mis à jour 08-Nov-2022
Etudiante en doctorat au CEFE à Montpellier sous la direction de Alan Vergnes et Pierre Jay-Robert.
Publication (Centanni et al 2022) sur sa thèse avec commentaires dans Myrmecological News du 9 février 2022 et de belles photos. Elle a échantilloné plus de 900 sites. Les fourmis ont été identifiées avec des microsatellites. C'est Tapinoma darioi qui se trouve le plus souvent dans les zones urbanisées (8% des sites) alors que T. nigerrimum (s.str.) reste dans les zones naturelles non urbanisées et loin de la mer (22% des sites). T. magnum est peu présente dans ces zones (0,65% des sites), elle est beaucoup plus présente en bord de mer. T. magnum et T. darioi forment des supercolonies. T. ibericum et T. madeirense sont aussi trouvées (0,10%, soit 1 site et 9,8% des sites respectivement). 60% des sites n'ont pas de Tapinoma.
Mail du 3 décembre
2020 : "Après avoir suivi deux masters, en Biologie de la conservation
et en Écologie chimique, je suis actuellement doctorante au CEFE (Centre
d’Ecologie Fonctionnelle et Évolutive) dans l’équipe
Ecologie des Systèmes Anthropisés basée à l’université
Paul Valéry de Montpellier. Encadrée par Alan Vergnes et Pierre
Jay Robert, je m’intéresse aux espèces invasives et plus
particulièrement aux fourmis du complexe Tapinoma nigerrimum.
Les activités humaines ont fait entrer le monde dans une période
de changements globaux où l’on observe un déclin majeur
des espèces. Les invasions biologiques sont un des facteurs responsables
de ce déclin. En raison de leur rôle majeur dans le fonctionnement
des écosystèmes, les impacts des fourmis envahissantes sont souvent
très importants.
Mon sujet d’étude porte sur les causes et les conséquences
d’une invasion biologique, sur le cas des fourmis du complexe T. nigerrimum
sur le territoire du grand Montpellier. Ce complexe est composé de quatre
espèces : T. darioi, T. ibericum, T. magnum et T. nigerrimum. T. darioi,
T. ibericum et T. magnum présentent des caractéristiques d'espèces
envahissantes, formant de grandes supercolonies (Seifert et al., 2017). Au contraire,
T. nigerrimum sensus novo ne semble pas former de supercolonies.Nous
avons dans un premier temps étudié les effets de l’urbanisation
sur les différentes espèces du complexe à l’échelle
du paysage selon un gradient d’urbanisation. Pour cela, au cours de ma
thèse, nous avons donc établi une importante cartographie de la
répartition du complexe T. nigerrimum à un niveau territorial
autour du grand Montpellier. Ce travail complète et affine l’étude
de Seifert et al. (2017) réalisée à une échelle
européenne. Ainsi, les différentes espèces du complexe
ont été identifiées génétiquement à
l’aide de séquences microsatellites de l’ADN mitochondrial
en collaboration avec Bernard Kaufmann, chercheur au Laboratoire d'Ecologie
des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés à Lyon. Nos résultats
ont montré que T. magnum était peu présente dans notre
zone d’étude centrée sur Montpellier. T. darioi et T. nigerrimum
ont répondu de façon contrastée à l’urbanisation.
Un article portant sur ces résultats est en cours de finalisation.
Nous projetons également de mesurer le caractère envahissant en
définissant la structure coloniale, c'est-à-dire en déterminant
s’il s’agit de plusieurs colonies indépendantes ou d’une
supercolonie, en suivant une approche en génétique des populations.
Nous souhaiterions ensuite évaluer les conséquences de la prolifération
de T. darioi dans les parcs urbains du territoire sur la myrmécofaune
locale, en étudiant en parallèle les divers types de sol et de
gestions utilisées. Cette expérimentation devrait normalement
se dérouler au printemps 2021."
Réf
- Centanni, J., B. Kaufmann, R. Blatrix, O. Blight, A. Dumet, P. Jay-Robert
and A. Vergnes (2022). High resolution mapping in Southern France reveals that
distributions of supercolonial and monodomous species in the Tapinoma nigerrimum
complex (Hymenoptera: Formicidae) are related to sensitivity to urbanization.
Myrmecological News: 41-50. doi: 10.25849/myrmecol.news_032:041.
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AppendixS3
Supplement