Le sirop est empoisonné
Alain Fraval épingle 1180 (septembre 2019)
Les effets indirects et
indésirables des néonicotinoïdes sont bien étudiés
et leur effet néfaste sur les pollinisateurs établis. Or, la source
la plus abondante de sucres et la plus permanente dans les écosystèmes
est le miellat des Homoptères sternorhynches. Pucerons, aleurodes, cochenilles
et psylles ponctionnent la sève des végétaux et rejettent
des excréments très sucrés, qui recouvrent les feuilles
des végétaux qui les hébergent et aussi les plantes poussant
en dessous. Un miellat contaminé risque d’empoisonner toute une
foule d’insectes friands de ce sucre. Parmi eux nombreux sont ceux qui
jouent un rôle positif.
Des entomologistes espagnols ont traité, via le sol ou par pulvérisation,
de jeunes plants d’agrumes avec des doses réalistes de thiametoxame
et d’imidaclopride, plants infestés par la cochenille farineuse
de l’oranger Planococcus citri (Hém. Pseudococcidé) ; ils
ont par ailleurs nourri de leur miellat 2 représentants des « insectes
utiles », soit Sphaerophoria rueppellii (Dip. Syrphidé)
– larve prédatrice de pucerons, imago pollinisateur – et
l’endoparasitoïde solitaire de cochenilless Anagyrus pseudococci
(Hym. Encyrtidé).
L’analyse révèle que les 2 insecticides sont présents
dans le miellat et l’expérience que le miellat est très
toxique pour les auxiliaires surtout le thiametoxame pour le syrphe.
Cette voie d’intoxication des insectes non cibles devra être prise
en compte dans l’évaluation des risques dus aux traitements.
Article source (en anglais, gratuit)