Des dinosaures et des fourmis 
Mis 
  à jour le 
  22-Fév-2025
    
    
Livre de Liu Cixin (2003), traduit du chinois, Actes Sud 2025 (merci Jean-Claude Lenoir). 
"Un jour lointain des tréfonds du Crétacé qu'un Tyrannosaurus rex s'agace   d'un morceau de viande coincé entre ses énormes dents, une colonie de   fourmis voisine prend le risque d'entrer dans sa gueule pour en faire   son festin. 
  À partir de cet humble début va se développer au fil des   siècles et des millénaires une civilisation symbiotique qui réalisera   des progrès étonnants, atteindra des sommets vertigineux dans   d'innombrables domaines scientifiques et sociaux, mais qui devra aussi   affronter des dangers et savoir exploiter des opportunités à chaque   tournant. Dans ce récit captivant, Liu Cixin, à son meilleur, parvient à   décrire un monde qui aurait pu être."
 
                                                
    
A la fin du Crétacé Supérieur, il y a environ 60 millions  d’années, les dinosaures et les fourmis vivaient en coexistence sans se  connaître. Un jour, des fourmis sont rentrées dans la bouche d’un tyrannosaure  et ont récupéré des morceaux de viande entre ses dents. Surprise, les  dinosaures ont aimé car cela nettoyait leur bouche. Et les fourmis aussi ont  aimé car c’était de la nourriture facile. En plus des soldates (oui la  traductrice parle bien de soldates) ont pénétré dans le corps des dinosaures et  nettoyé les intestins, et même les soigner avec des plantes. La symbiose s’est  généralisée très vite et les deux groupes ont proliféré, y compris d’autres  espèces que le tyranosaure. Les dinosaures ont commencé à écrire avec de  grandes tablettes en pierre gravées par des scribes, puis recopiées par les  fourmis sur de petites tablettes en bois. L’industrialisation a commencé  avec des voies ferrées, des locomotives à vapeur, des bus. De grandes villes  sont nées : Crocville pour les fourmis et Megalithopolis pour les  dinosaures. Ils ont un général et des officiers chez les dinosaures, une reine  pour les fourmis et même inventé des dieux.Alors la première guerre est arrivée  entre les deux civilisations. Le général Yxitus attaque avec ses 2000 dinosaures  les fourmis de la reine Laxiti I (il y aura Laxiti II car leur espérance de vie  est faible). Mais les fourmis ont inventé des bombes à acide formique et tuent  tous les attaquants. Il y aura 5 ans de guerre avant un sommet de la paix.Ensuite  deux mondes immenses se développent avec des gratte-ciels des dizaines de  millier de mètres de haut chez les dinosaures, des avions, des paquebots,  toujours avec l’aide des fourmis. L’industrie menace la planère avec en plus le  danger nucléaire. Chez les fourmis ce sont au contraire les énergies éolienne  et solaire qui prennent le pas. Elles développent des ordinateurs avec des  réseaux d’odeurs. Un jour elles décident de faire grève dans les villes dino,  alors les dino passent à l’attaque. C’est la deuxième guerre avec destruction  de Crocville. Les fourmis veulent se venger et placent des micro-mines dans les  villes.
  Un nouveau soleil apparaît alors. C’est la chute de  l’astéroïde qui va détruire presque toute la vie sur terre et mettre fin au  Crétacé. Les dinosaures sont bien sûr dans ceux qui disparaissent... Pourtant quelques  fourmis qui étaient profondément enterrées survivent. 
  
Très beau livre passionnant, même si on commence à deviner  la fin assez vite. L’auteur est passionné des dinosaures et surtout des  fourmis : « Les fourmis communiquaient entre elles à l’aide de  signaux olfactifs – des phéromones. Ces molécules permettaient de transmettre  des messages subtils, ce qui dotait les fourmis d’un langage bien plus élaboré  que celui des dinosaures. » (p.10). « Elles pouvaient  développer un semblant d’intelligence collective, certes efficace, mais somme  toute très mécanique, comme un programme informatique… les colonies de fourmis étaient  toutefois en mesure de mener à bien des opérations très précises et de bâtir  des cités complexes pour leur semblables… Mais lorsqu’un de ces rouages  quittait la machine, sa pensée se révélait extrêmement superficielle et  stéréotypée. » (p.11). Je ne crois pas que l’auteur écrirait cela actuellement.