Dans le secret des abeilles
Alain Lenoir Mis à jour 24-Jan-2021
Livre de Sylla de Saint Pierre (Hozhoni 2019, ISNB: 978-2-37241-064-9), 408p.

Selon 
  l'éditeur :
  "Ce livre rassemble les savoirs sur les abeilles que nous ont légués 
  des générations de chercheurs et de passionnés. On y découvre 
  les mille contacts invisibles qui font d’une société de 
  50 000 petits êtres, sans souverain ni hiérarchie, un modèle 
  d’efficacité et de sobriété.
  En une vie, 
  les abeilles sont tour à tour ménagères, nourricières, 
  architectes, chimistes, cueilleuses gestionnaires d’un territoire immense, 
  danseuses et exploratrices. Elles sont dotées d’une intelligence 
  qui vaut parfois celle de mammifères supérieurs et présentent 
  des personnalités très diversifiées – il y a des 
  acharnées du travail et des dilettantes. Elles communiquent sans cesse 
  entre elles par des messages odorants aussi nombreux que les mots de notre langage, 
  des vibrations, des danses élaborées et des baisers sucrés.
  Leur reine, qui vit dix fois plus longtemps que ses filles, doit sa fertilité 
  à la mythique gelée royale, mais aussi à un autre facteur 
  peu connu.
  Les butineuses enfin qui ensemencent les fleurs sont les doyennes de la ruche. 
  Il y a parmi elles des abeilles au tempérament aventurier qui partent 
  à la recherche d’une nouvelle demeure lorsqu’une partie de 
  la colonie s’exile avec la mère. Elles parviennent à s’entendre 
  sur le meilleur choix en moins de trois jours, à l’issue d’un 
  débat très démocratique entre 500 participantes…
  Dans le secret des abeilles est un chant de vie nourri des dernières 
  découvertes scientifiques. Sylla de Saint Pierre, co-auteur avec le photographe 
  Éric Tourneret des Routes du Miel et du Génie des abeilles, y 
  mêle poésie et profusion de détails pour rendre un hommage 
  vibrant, teinté d’humour et coloré d’anecdotes, aux 
  étonnantes abeilles."
Selon 
  A. Lenoir :
  Livre écrit par une 
  amoureuse des abeilles qui a lu tout sur ces insectes et écrit en langage 
  simple, facile et compréhensible. Elle a fair relire de nombreux passages 
  par les auteurs des publications. J'ai beaucoup aimé. On commence et 
  on ne peut plus arrêter comme dans un roman..
  Très souvent 
  elle explique que les abeilles, les fourmis et les termites c'est comparable. 
  On trouve tout, et même si l'on croit bien connaître les abeilles 
  on découvre encore des choses.
  Des exemples choisis en fonction de mes intérêts : la ruche est 
  un super-organisme (p.19-20), les odeurs du nid et des jeunes (p.21), de la 
  reine (p.142), les effets néfastes de l'isolement (p.32), qui est le 
  chef ? (p.35), Apis dorsata (p.36), les abeilles se reposent (p.49) 
  et dorment (p.65), elles ont une personnalité (p.50), un oubli dans la 
  division du travail : les nouveau-nées qui sont d'abord nettoyeuses (p.54), 
  oui les abeilles font caca (p.58-59), la propolis (p.61), le gène égoïste 
  et la sélection de parentèle (p.96-98, 141), la royalactine, que 
  la reine a été considérée par les anciens auteurs 
  comme un roi (p.133), la trophallaxie (p.147), la cour (p.145), la trophallaxie 
  (p.147), le miellat et les fourmis (p.194), la vipérine (p.201), le varroa 
  et les virus (p.216, 219), le problème du voyageur de commerce (p.277), 
  l'araignée thomise (p.259), la question de l'eau (p.290), la perception 
  électrique des bourdons (p. 292), les abeilles intelligentes (p.317), 
  le test du miroir (p.325) avec les travaux de Roger et Marie-Claire Cammerts 
  sur les fourmis (p.331), les émotions avec la démocratie et le 
  vote (p.333).
  L 'abeille africanisée 
  en Amérique du sud est une espèce dangereuse que l'on arrive maintenant 
  à élever et qu'il est apparu une mutation la rendant plus calme 
  (p.254).
  L'auteure parle entre autres de Von Frisch et Martin Lindauer pour la danse 
  (p.295), Rachel Carson, P.-P. Grassé, Yves Le Conte, Thomas Seeley, Georges 
  Chapoutier, Martin Giurfa et Aurore Avarguès-Weber, Jean-, Rémy 
  Chauvin, Roger Darchen, Georges Chapoutier, Bruno Corbara, Janine Pain. On trouve 
  aussi les problèmes de Luc Belzunce, Marc Bonmatin et Axel Decourtye 
  avec leurs travaux contestés par l'agrochimie sur les néonicotinoïdes 
  ("Guerre et paix").
Des abeilles 
  africanisées à Viçosa au Brésil en 1994 : 
Ne pas oublier un n° spécial de La Hulotte : Mouches à miel (n°28-29, 1982)
Quelques extraits
- Sur 
  la rédaction du livre
  "Ce livre est une moisson. Les récoltes des chercheurs, les 
  fertiles sillons creusés par des observateurs inventifs, les bourgeons 
  gonflés de sève des penseurs... J'ai pu cueillir et rassembler 
  en bouquets de mots ce que d'autres ont fait germer ou glané dans des 
  prairies plantées par d'autres avant eux. À force de travail, 
  je me suis efforcée de comprendre des théories et des études 
  qui dépassent de très loin mon champ de connaissances — 
  et parfois de compréhension. J'ai travaillé en laissant s'exprimer 
  ce que Clarissa Pinkola Estés' appelle « instinctuelle », 
  notamment lorsque plusieurs grands esprits scientifiques se sont emparés 
  d'un même sujet, y ont travaillé avec acharnement et en tirent 
  des conclusions diamétralement opposées. Je me laisse guider par 
  mes convictions et mes intuitions, particulièrement lorsqu'il est question 
  de jugement à propos de ces petits êtres, toujours en appui sur 
  l'abondante littérature qu'ont inspirée les abeilles et en sollicitant 
  la relecture d'experts pour certains chapitres. On pourrait me taxer d'anthropomorphisme, 
  mais ce mot perd peu à peu de son sens grâce à l'éthologie 
  qui nous apprend chaque jour que ce que nous considérions comme exclusif 
  à l'être humain est finalement partagé par nombre d'autres 
  animaux - usage et fabrication d'outils, décisions, mémoire, facultés 
  d'abstraction et intelligence, émotions, comportements altruistes et 
  manipulation d'autrui... " (p.10-11) 
- Le 
  test du miroir chez les fourmis
  " En 2015, un couple de passionnés des insectes sociaux fait 
  passer le test du miroir à des fourmis X, avec succès semble-t-il, 
  bien que des travaux plus approfondis soient nécessaires pour une confirmation 
  scientifique. Rêvons : si les fourmis ont conscience d'elles-mêmes, 
  alors leurs proches et brillantes cousines les abeilles... ?  (Roger et 
  Marie-Claire Cammaerts, docteur aujourd'hui retraitée du département 
  de Biologie des organismes à l'Université Libre de Bruxelles)."