Iridoïdes
Mis à jour 15-Jan-2022
Les iridoïdes sont des monoterpènes intermédiaires dans la biosynthèse des alcaloïdes.
Iridomyrmécine
et iridodials
Découverte chez la fourmi d'Argentine.
Ce
sont des iridoïdes, monoterpènes
intermédiaires dans la biosynthèse des alcaloïdes. On en
trouve surtout deux principaux avec des isomères : iridomyrmécine
et iridodials et aussi en plus faible quantité isoiridomyrmécine,
isohydronépélactone. L'iridomyrmécine a été
identifiée chez Iridomyrmex (Linepithema) humile par Cavill
en 1966. Ces poisons sont produits dans la glande pygidiale. L'iridomyrmécine
est très toxique pour les jeunes amphibiens comme cela a été
démontré à Donana (Alvarez-Blanco et al 2020).
La
fourmi d'Argentine
dépose
de l'iridomyrmécine sur les sources de sucre quand elle se nourrit. Cela
perturbe Megachile rotundata et Osmia lignaria, mais pas Apis
mellifera (Wilson et al 2020).
En 1956 à l'heure de la découverte de l'iridomyrmécine par Pavan, on pensait que cette substance pourrait devenir un bon insecticide, ce qui n'a pas été le cas. Pdf
Depuis 30 ans on pensait que le (Z)-9-hexadécénal était la phéromone de piste de la fourmi d'Argentine, mais des expériences récentes montrent que cette substance n’est présente qu’en quantités trop faibles pour être détectée, et que deux iridoids (dolichodial et iridomyrmécine) forment la phéromone. Le décénal augmente l’effet des deux autres substances (Choe et al. 2012).
Népétalactone
et népétalactol
Selon Le Monde Science et Médecine du 27 janvier 2021
(Pdf)
"Une nouvelle propriété étonnante pour I'«
herbe-aux-chats» L'expression « herbe-aux-chats » désigne
plusieurs plantes — principalement la cataire et la vigne argentée
— qui ont pour point commun de posséder des molécules euphorisantes.
Les chats domestiques mais aussi des félins sauvages s'y frottent pour
s'imprégner de ces composés et ainsi atteindre une sorte d'état
de béatitude. Une équipe anglo-japonaise a montré qu'une
de ces molécules, le népétalactol [en fait il y a
trois molécules : népétalactol principe actif envers les
chats mais aussi népétalactone et dihydronépétalactone
qui n'ont pas été testées pour leurs effets sur les endorphines],
influait particulièrement sur le niveau d'endorphines, qui procurent
une sensation de bien-être. Ces chercheurs se sont aussi aperçus
que le népétalactol joue le rôle de répulsif anti-moustiques
et s'interrogent donc sur la raison qui, en premier ressort, a poussé
les félins à se frotter à l'herbe-aux-chats..."
(Uenoyama et al 2021).
J'ai retrouvé les deux népétalactones chez diverses Tapinoma
comme cela a été signalé par D'eustachio (et al 2019 pour
T. darioi). J'en ai trouvé toujours en quantités relatives
faible chez T. ibericum (1.58% des volatiles), T. simrothi (0.69%),
T. magnum (0.26%), T. nigerrimum (1.31%) mais 0% chez T.
darioi. Par contre je ne l'ai pas retrouvée chez L. humile
(data non publiés). Est-ce que se frotter avec des Tapinoma
procurerait du plaisir ?
Voir
- Alvarez-Blanco, P., X. Cerdá, A. Hefetz, R. Boulay, A. Bertó-Moran,
C. Díaz-Paniagua, A. Lenoir, J. Billen, H. C. Liedtke, K. R. Chauhan,
G. Bhagavathy and E. Angulo (2020). Effects of the Argentine ant venom on terrestrial
amphibians. Conservation Biology. doi: 10.1111/cobi.13604. Pdf
- Choe, D. H., D. B. Villafuerte and N. D. Tsutsui (2012). Trail Pheromone of
the Argentine Ant, Linepithema humile (Mayr) (Hymenoptera: Formicidae). PLoS
ONE 7(9): e45016. 10.1371/journal.pone.0045016
- D'Eustachio, D., M. Centorame, A. Fanfani, G. Senczuk, G. H. Jiménez-Alemán,
A. Vasco-Vidal, Y. Méndez, A. Ehrlich, L. Wessjohann and A. Francioso
(2019). Iridoids and volatile pheromones of Tapinoma darioi ants: chemical differences
to the closely related species Tapinoma magnum. Chemoecology. doi: https://doi.org/10.1007/s00049-018-00275-9.
- Uenoyama, R., T. Miyazaki, J. L. Hurst, R. J. Beynon, M. Adachi, T. Murooka,
I. Onoda, Y. Miyazawa, R. Katayama, T. Yamashita, S. Kaneko, T. Nishikawa and
M. Miyazaki (2021). The characteristic response of domestic cats to plant iridoids
allows them to gain chemical defense against mosquitoes. Science Advances 7(4):
eabd9135. doi: 10.1126/sciadv.abd9135. (Libre de droits)
- Wilson Rankin, E. E., J. M. Cecala, N. Hernandez Pineda, Q. Y. Lu, E. Pelayo
and D.-H. Choe (2020). Differential Feeding Responses of Several Bee Species
to Sugar Sources Containing Iridomyrmecin, an Argentine Ant Trail Pheromone
Component. Journal of Insect Behavior. doi: 10.1007/s10905-020-09748-8.