Chez les termites, l'homosexualité est parfois une question de survie

Par Anne-Sophie Tassart le 24.08.2016 à 18h10
Dans certaines conditions, les termites mâles vont former des couples afin d'augmenter leurs chances de survie.

ADAPTATION. En l'absence de femelles, les termites mâles vont construire un nid de la même manière que les couples hétérosexuels et arrêter de chercher une partenaire. Un mâle seul au contraire suspend rarement ses recherches. Mais lequel du couple homosexuel ou de l'individu seul a les meilleures chances se survie ? Des scientifiques japonais de l'Université de Kyoto ont peut être découvert la réponse. Une étude conduite sur sept colonies de termites, dont les résultats seront publiés dans la revue Animal Behaviour en septembre 2016, montre que les mâles ont plus de chances de survivre s'ils sont en couple. En effet, la vie à deux leur permet de "diluer" le risque de prédation : un prédateur ne pouvant pas attraper deux termites à la fois, l'une des deux va pouvoir s'échapper et donc survivre à l'attaque. De plus, les termites ont besoin de partenaires pour assurer le nettoyage indispensable à leur maintien en bonne santé. En particulier dans le milieu biologiquement très riche que constitue le bois pourri. Ces insectes ne peuvent en effet pas se nettoyer complètement seul. Bien qu'elle se fasse sur le long terme, cette coopération s'arrête lorsque les mâles ont accès à une femelle et donc à la reproduction. Dans le cas contraire, la formation d'un couple homosexuel entre deux rivaux est plus avantageux que de perdre du temps à chercher une femelle.
Des comportements largement répandus

Les comportements homosexuels sont très répandus dans le monde animal. Il n'est pas toujours question de copulations entre individus de même sexe. Parfois il ne s'agit que de la formation d'un couple ou de parades de séduction. Ce phénomène est présent chez plus de 100 espèces d'arachnides et d'insectes (mais aussi chez des manchots, des gorilles ou des lions pour ne citer qu'eux). Si parfois un comportement sexuel chez les invertébrés traduit en réalité une erreur d'identification, ils peuvent également être volontaires. Certains insectes apprennent la reproduction en s'entraînant d'abord avec des individus du même sexe. Mais une copulation (non simulée cette fois) avec un autre mâle peut permettre de procéder à un transfert de spermatozoïdes. Par exemple, chez les punaises de lit, les mâles peuvent utiliser leur pénis afin d'injecter leurs semences dans le corps d'autres mâles. Pour les termites, (Reticulitermes speratus), il est impossible de se tromper de genre. En effet, les mâles et les femelles ont des comportements différents.