La cité des fourmis
Documentaire de Philippe Calderon et Patrick Bleuzen (1998, 50 min.) avec la voix de Jean-Pierre Kalfon
Alain Lenoir mis à jour 15-Mai-2018
" Un authentique film catastrophe qui offre un regard fascinant sur le monde des fourmis " (Le Monde Télévision, 21-22 février 1999)
Attila contre Rome,
ainsi se présente l'attaque de la Cité des dômes, mégalopole des pacifiques
fourmis Atta, par leurs redoutables congénères guerrières, les Ecitons. La
Cité des fourmis, dont cette bataille est le point culminant, est un documentaire
mâtiné de fiction qui devrait bénéficier du succès de Microscosmos, Fourmiz
et autres 1001 pattes.. D'autant plus que ce film de Philippe Calderon
(diffusé en ouverture d'une Thema " Le Monde des fourmis") n'est pas
avare de rebondissements théâtraux ni de détails entomologiques sur l'esclavage
des femelles stériles - ouvrières ou soldates -, la vie de Sardanapale des fourmis
ailées ou la solitude féconde de la Reine. La reconstitution dans un studio
guyanais éclaire aussi la division du travail propre aux Attas et leur lutte
permanente pour la survie, donnant un relief anthropomorphique au destin de
ces insectes à six pattes. Un motif de fascination supplémentaire.
Y -M. L. (Le Monde Télévision Dimanche 21 - Lundi 22 février 1999)
Quelque part au nord-est
de la Guyane française se dresse la paisible "cité des dômes", uvre
collective des fourmis Atta. Dans cette mégapole largement souterraine,
où règne l'autodiscipline la plus stricte, des centaines de milliers d'insectes
s'activent sans autre but apparent que de nourrir les nymphes et de veiller
sur les quelques bouts de champignons indispensables à la survie de la reine,
elle-même condamnée à Pondre jusqu'à la fin de ses jours. Soudain, c'est la
catastrophe : le dôme central s'effondre sur ses locataires.
(La Nouvelle République du Centre-Ouest 27-28 février 1999 et 3-4 mars 2001,
TéléObs, n°1790, 25/02 au 3/03/99)
Il faut sauver le
soldat Atta. Les envahisseurs, fourmis nomades et légionnaires appelées
Ecitons, menacent de l'empoisonner avec leurs dards. Et d'en faire autant, ensuite,
avec les autres membres de la colonie. y compris l'indispensable reine. la mère
de toute la population Atta... Cette scène de guerre en forêt amazonienne. Dans
un mètre cube de galeries souterraines est le clou supposé d'un documentaire
conçu comme un film catastrophe. Les Attas, pacifiques fourmis végétariennes
qui cultivent le même champignon nutritif depuis la nuit des temps. affrontent
coup sur coup un effondrement de leur dôme, écrasé par un pied humain, une inondation
due à un violent orage et. enfin, la razzia meurtrière précitée. On devine l'objectif
qui fonde cette dramaturgie un peu forcée - sortir le documentaire animalier
de l'ornière pédagogique. Mission accomplie, sans doute. Mais, n'en déplaise
au réalisateur, le spectaculaire tient moins à cette scénarisation qu'à la qualité
des images volées à l'intérieur du nid, et propres à captiver aussi bien les
" fourmiphiles " que les autres.
Louis Guichard (Télérama n° 2563 - 24 février 1999 et n° 2668, 28
février 2001)