Les paradoxes de la longue bataille pour le bien-être animal
Claire Legros. Les paradoxes de la longue bataille pour le bien-être animal. Le Monde. 30 janvier 2021. p.30-31.
"Ces réflexions s'appuient sur les formidables avancées scientifiques qui, à la même époque, révèlent la richesse de l'univers psychique des animaux. Les progrès de l'éthologie - l'étude scientifique des comportements animaliers - ont contribué à mieux comprendre ce qu'ils ont en commun avec le genre humain : leurs capacités d'anticipation, d'entraide et d'organisation, mais aussi leur affectivité et leur sensibilité. De multiples travaux ont montré qu'ils sont sujets à la joie et à la tristesse, à la souffrance, physique et psychique, et qu'ils sont attachés à leur vie.
En 2012, la Déclaration de Cambridge sur la conscience, cosignée par des scientifiques internationaux de premier plan, marque un tournant. Elle affirme qu'«une convergence de preuves indique que les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. Les animaux non humains, soit tous les mammifères, les oiseaux, et de nombreuses autres créatures, comme les poulpes, disposent des substrats neuro-anatomiques, neurochimiques et neurophysiologiques des états conscients ainsi que la capacité d'exprimer des comportements intentionnels ». Cinq ans plus tard, en France, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) publie une expertise scientifique collective sur la conscience animale qui conclut : «Les acquis scientifiques dans ce domaine invitent à reprendre les réflexions morales concernant les relations que les hommes entretiennent avec les animaux (et particulièrement avec les animaux domestiques). » "
Et une belle citation de 1963 dans la revue Naturalia. Déjà au Brésil on pouvait en canular voter pour un animal