Christian Foin  

Alain Lenoir Mis à jour 20-Déc-2022

Amateur passioné de fourmis depuis toujours. Membre d'Antarea.

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En novembre 2019 je lui demandais s'il s'intéressait toujours aux fourmis. Sa réponse "Qu’est-ce que c’est cette question ? La passion d’une vie ne s’efface pas avec la retraite ! Tu es trop drôle ! Tu le sais je ne suis pas un déterminateur de laboratoire mais j’ai l’œil qui saisit les différences et les mouvements. Ce qui m’intéresse à moi ce sont les comportements et avec Claude [Lebas] nous avons vu un affrontement entre deux énormes colonies de Linepithema et de Tapinoma. J’y aurais passé la journée à les regarder. C’était une guerre de positions et une guerre chimique. Deux armées d’une quinzaine de cm de large face à face avec un no man’s land entre les deux. Tu vois cela est ancien, remonte à ma première mission en Corse et pourtant je garde les images intactes  avec la précision du premier jour. Non je ne m’intéresse plus aux fourmis ! " (mail 9 nov 2019).

Et aussi : "Tu seras peut être intéressé de savoir que certaines espèces de fourmis, je pense aux Polyergus suivent le même déclin que les abeilles. Il y avait il y a 30 ans un nid tous les 500m autour de chez moi [en Dordogne dans le Périgord noir]. Les deux derniers que je connais sont à 15 et 30km. Les deux dans des endroits loin des cultures. J’ai vu les autres s’orpheliner un à un. Un dernière année avec l’élevage des seuls mâles. Il y en a surement d’autres mais difficiles à trouver loin des chemins. Egalement le milieu se transforme avec la disparition des moutons. Le reboisement spontané passant par les ronciers mais surtout avec la généralisation de la chimie sur tous les milieux ouverts. C’est plus rapide que toutes autres formes de travail." (mail 9 nov 2019).

Des Formica rufa en Dordogne (mail du 15 déc 2022) :
"J'ai trouvé sur la commune de Besse en Dordogne à la limite du Lot, dans un bois très sec de châtaigniers, une colonie de Formica rufa.
Cette fourmi étant rare dans nos biotopes je trouve sa présence remarquable, ainsi que sa stratégie d'adaptation polycalique sur un demi hectare environ.
Il y a un grand dôme principal et ancien très peu habité mais un peu en hiver et de multiples petits nids secondaires tous les 10m environ.
J'ai compté jusqu'à une dizaine de pondeuse par nid, c'est toujours très difficile car chaque nid est ds une souche coupée de châtaigniers. Il m'est arrivé d'en capturer au plus huit en une fois en décoiffant le petit dôme, sans tout attraper, d'autres sont entrées dans la souche.
Le bois est très sec, ce qui oblige les ouvrières à fourrager très loin et explique la création de nids secondaires.
La période d'abondance est courte et pénalise la durée de ponte d'où le nombre de pondeuses pour maintenir la population.
La colonie est en expansion j'ai trouvé un nouvel établissement à une centaine de mètres
."