L'Homme-fourmi
Alain Lenoir Mis à jour 14-Avr-2022
L'Homme-fourmi de Han Ryner, éd L'arbre vengeur (1901). Pdf. Réédition 2019.
Le héros est transformé en fourmi (anamorphose) et va vivre pendant un an dans une colonie où la guerre est omniprésente. Il subit une atttaque d'ennemies qui "devaient appartenir à l'espèce nommée par les formicologues formica rufibarbis. Allions-nous, nobles aphoenogaster barbara, nous laisser exproprier par de viles rufibarbis ?" (p.160). Les Lasius élèvent des pucerons et n'ont pas d'autre nourriture que le miellat "sorte de lait sucré était très apprécié comme gourmandise , il apportait à nos repas un agréable élément de variété" (p.174). Ils vont conquérir un troupeau de pucerons. Il tombe amoureux de Marie "la meilleure de nos six pondeuses" (p.206) mais qu'il finit par tuer "cet être laid, mais qui avait connu l’amour"... (p.215). Le nid en fait est dans une boîte avec un homme qui les observe et dit "C’est étonnant comme ces petites bêtes sont intelligentes. Le croiriez-vous ? elles font ceci, elles font cela ! » Le camarade répond : « L’instinct suffit à expliquer tous ces actes. » « Non, reprend l’observateur, je vous assure qu’elles ont quelque intelligence. » Mais il ajoute aussitôt, prudent : « Rien de comparable assurément à l’esprit de l’homme. L’homme est le seul animal doué de raison. " (p.271).
Il y a bien sûr les amazones "ces êtres terribles sont incapables de bâtir ou de creuser ; il ne savent même pas nourrir leurs œufs et leurs larves, dégager leurs nymphes, apprendre à marcher à leurs enfants. Ils n’ont aucun instrument de travail. Leurs mandibules ne peuvent servir ni de ciseaux, ni de scies, ni de truelles. Longues, polies, recourbées et terminées en pointe, elles ne sont que des armes, des glaives pénétrants, impropres à tout autre usage que le meurtre, incapables même de prendre la nourriture et de la porter à la bouche. Les amazones ont donc besoin d’esclaves comme les larves ont besoin de nourrices. Elles passent toute leur vie à la guerre, n’ont d’autre occupation que d’attaquer leurs voisins pour voler des nymphes qui augmenteront bientôt le nombre de leurs serviteurs." (p.231).
Selon Babelio (Lien)
"On ne se méfie pas assez des fées, surtout celles qui
errent dans les landes désertes et ont tôt fait de vous transformer
en fourmi si vous acceptez de les prendre au sérieux. C'est cette aventure
hors du commun que le héros de ce livre, tout d'abord incrédule
avant de céder à l'émerveillement, va vivre pendant une
année. Projeté dans l'univers d'une fourmilière, il découvre
la grandeur d'une espèce minuscule dont, revenu au triste monde des hommes,
il peinera à traduire les beautés, les intelligences et les héroïsmes."