Chaussons fourrés et gros sabots

Mis à jour 13-Avr-2021     

Epingle 1138 (2017) par Alain Fraval
"On est dans un monde colonial, noir et très bruyant. Au bout de la galerie, une fine cloison de bois les sépare. D’un côté on marche à pas feutrés, de l’autre en martelant le sol. Les uns dressent l’oreille (si l’on peut dire) et ont faim, les autres vaquent à leurs occupations jusqu’à ce qu’ils se fassent dévorer par les premiers.
Des entomo-acousticiens de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) ont, par des observations en nature et des manips en laboratoire, établi que les termites (susnommés les uns) utilisent leur ouïe - et très peu leur odorat - pour détecter leurs proies, des fourmis (les autres) et fondre dessus. Et ceci dans un environnement très bruyant. Eux-même sont très furtifs car silencieux dans leurs déplacements.
Mesurée dans une chambre anéchoïque, l’empreinte sonore des soldats de termites est 100 fois plus faible que celle des fourmis.
Il en est ainsi chez
Captotermes acinaciformis (Blatt. Rhinotermitidé), un termite qui prospecte en creusant des galeries souterraines près de la surface du sol à partir du pied d’un arbre, et Iridomyrmex purpureus (Hym. Dolichodériné), fourmi qui construit des dômes et décharne les carcasses très rapidement.
Parmi les 16 espèces de termites et de fourmis australiennes étudiées, deux marchent sans bruit : une fourmi myrmécophage et un termite kleptoparasite de termites.
Les moyens développés pour cette étude devraient servir à améliorer la définition des signatures sonores pour repérer des individus ou des engins particuliers dans le brouhaha. Ils pourront, selon les auteurs, conduire à une lutte d’un nouveau type contre les termites destructeurs.
"

D’après, notamment, « Ants stomp, termites tiptoe: Predator detection by a cryptic prey ». Lu le 22 février 2017 à www.sciencedaily.com/